➡️ Le philosophe et sociologue Bruno Frère, Maître de recherches FNRS à l’ Université de Liège, était l’invité de Matin Première, pour commenter le mouvement des « convois de la liberté ».
🎙 « Les mouvements sociaux se sont toujours relativement vite mondialisés (…) Maintenant, les réseaux sociaux jouent un rôle très important pour dupliquer les mouvements (…) C’est un phénomène notable depuis les Printemps arabes », a-t-il commenté à propos de la mondialisation du mouvement.
👥 Bruno Frère a également souligné l’hétérogénéité du mouvement et des revendications, qui ne portent pas uniquement sur les mesures sanitaires mais s’enracinent également dans la dégradation des conditions de vie d’une partie de la classe moyenne.
« Il faut distinguer trois composantes. Vous avez en effet d’abord, très probablement, des libertariens à l’américaine, un peu profilés complotistes, qui s’opposent au vaccin, qui continuent à s’y opposer envers et contre tout, qui voient leur liberté au-dessus de la question de la liberté collective et au-dessus des questions de santé publique. Mais vous avez également des gens qui, tout en étant vaccinés, s’opposent au CST parce que le CST, comme dirait la philosophe Sandra Laugier, c’est en effet une barrière aux libertés et dès lors que vous vous y opposez, vous vous mobilisez pour les libertés d’autrui. Quand bien même vous êtes vacciné, vous entendez qu’autrui puisse avoir accès à l’espace public (…) Le troisième point, c’est ce rapport aux classes moyennes que j’évoquais. Ce genre de mobilisations – les convois pour la liberté donc – se redéploieront à l’avenir, peut-être sous une autre forme, de la même manière que les Gilets jaunes se sont déployés sur tout le territoire français et belge, avec des revendications qui, je le répète, ont trait aux conditions de vie (…) parce qu’on constate qu’en effet, une partie de ce qu’on appelle les classes moyennes se précarise. »
