➡ Entretien avec Régine Kolinsky, Directrice de recherches FNRS au sein de l'Unité de recherche en Neurosciences cognitives (UNESCOG) de l'ULB - Université libre de Bruxelles.
🧠🎼 Entre 3 % et 5 % de la population mondiale est atteinte d’une maladie appelée "l’anhédonie musicale" qui provoque une insensibilité totale à la musique. Ce trouble fonctionnel s’explique par une absence de connexion dans le cerveau entre le niveau cognitif situé dans le cortex, soit celui qui traite la musique, et le niveau sous-cortical - plus en profondeur -, soit celui des émotions et des récompenses.
💬 "Dans ce cas de figure, les personnes ne ressentent aucun plaisir à écouter de la musique. Par conséquent, cela ne les intéresse pas. Ce sont des personnes pour lesquelles on a pu démontrer par des études scientifiques que cela ne concerne que la musique et pas d'autres objets".
🎻 À ces personnes atteintes d'anhédonie spécifiquement musicale, il faut également ajouter celles qui n'éprouvent aucun plaisir non seulement pour la musique mais en outre pour toute une série de choses normalement considérées comme agréables : regarder un film fantastique, manger du chocolat, lire un roman, boire un verre de vin, faire l'amour.
💬 "L'exemple le plus fréquent, ce sont les personnes atteintes de dépression", épingle Régine Kolinsky. "Elles non plus n'éprouvent aucun plaisir à assister à un concert de rock ou à écouter un concerto pour piano."
🎹 Enfin, il y a des personnes qui connaissent un autre type de désordre, spécifique au traitement cognitif de la musique sans qu'il y ait pour autant de lésion cérébrale apparente. On les appelle les "amusiques congénitaux". Ces derniers ne sont pas capables de traiter la musique, d'identifier les fausses notes, de reconnaître les sons et le tempo, de reproduire les rythmes. Ces personnes qui souffrent d'amusie congénitale sont le plus souvent en souffrance car elles subissent un certain isolement social.
💬 "Prenez l'exemple d'une soirée au cours de laquelle vous êtes invité à danser. Un amusique congénital ne parvient même pas à distinguer un tango d'une valse", relève Régine Kolinsky. "Ces personnes sont vraiment malheureuses. Elles savent qu'elles passent à côté de quelque chose, elles le ressentent donc comme une forme de manque."
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