➡ Le thème de l'émission "Esprit de justice", diffusée ce mercredi 14/12 sur France Culture était : faut-il négocier avec Poutine ?
➡ La question est d’une brûlante actualité et l’on voit les parties s’organiser entre ceux, d’une part, qui estiment que la paix est un bien inestimable, condition de tout, et, d’autre part, ceux qui pensent qu’il ne faut pas dîner avec le diable.
➡ Était-il imaginable de négocier avec Daech, renchérissent-ils ? La négociation n’aurait-elle pas conféré une légitimité internationale à ce proto-État terroriste ? Les désastreux accords de Munich n’ont-ils pas permis à l’Allemagne de parachever son réarmement ?
➡ Le fait est que la médiation dans les conflits internationaux présente des risques : comment, par exemple, ne pas glisser du compromis à la compromission ? La négociation est par définition pragmatique, elle répond à une éthique de responsabilité ; elle recherche patiemment le moindre mal, en faisant le deuil d’une victoire totale sur l’ennemi.
➡ Pour apporter des éléments de réponse, parmi les invités, Valérie Rosoux, Politologue, Philosophe, Directrice de recherches FNRS UCLouvain – Université catholique de Louvain : "Il y a deux conditions qui sont relativement générales et que l'on peut appliquer à beaucoup de cas : la première est la prise de conscience que ma partie est dans l'impasse et que je n'ai aucune chance de l'emporter en misant sur l'escalade de la force. La seconde, est la perception que la négociation est une issue possible, que l''on pourrait revenir à un accord quand même satisfaisant pour soi. [...] Et, par exemple, on ne peut pas appliquer cela, aujourd'hui, à la Russie et à l'Ukraine en général, car le conflit n'est pas "mûr". Il y a un moment de maturité, donc ça ne sert à rien d'intervenir avant ou après."
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