➡ Lire la publication de Louis Carré, Chercheur qualifié FNRS Université de Namur dans "Hegel et le droit" (2023), paru aux Editions Panthéon-Assas, pages 37 à 50.
➡ Dans les Principes de la philosophie du droit, Hegel donne à l’idée de réciprocité des droits et des obligations une place centrale qui n’a que peu souvent été soulignée par les commentateurs.
➡ Que l’exercice d’un droit s’accompagne d’une série d’obligations et qu’à l’inverse l’obligation se fonde sur la reconnaissance de certains droits paraît trop trivial pour mériter l’attention. Hegel propose pourtant de ce principe bien connu (pas de droits sans obligations ni d’obligations sans droits) un traitement original qui a partie liée avec sa refonte de ces deux notions de « droit » et d’« obligation ».
➡ La systématique hégélienne entend en effet procéder à l’élargissement du domaine du droit par rapport au « droit juridique borné ». Le droit comme « être-là de toutes les déterminations de la liberté » n’est pas à comprendre au sens strict d’une permission (Rechtsgebot) ou d’une interdiction (Rechtsverbot) émanant d’une autorité légale positive.
➡ Les Principes présentent par exemple une série de droits (et d’obligations) proprement « éthiques » liés à l’institution de la famille, dont la validité ne dépend pas d’une tierce autorité chargée de les faire respecter. Le droit qui revient à l’enfant d’être éduqué à l’exercice de sa liberté et son obligation concomitante de respecter l’autorité de ses parents ne font pas l’objet d’une formalisation légale stricto sensu, mais ressortissent à la teneur éthique propre aux relations intrafamiliales.
➡ Par extension, Hegel se refuse à considérer l’obligation du seul point de vue moral pour, à nouveau, l’ouvrir à une dimension « éthique » plus large…
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