Démocratiser l’entreprise par le bicamérisme économique

Imprimer

➡ Dans cet article qu'elle publie dans la revue Economie politique, Isabelle Ferreras, Maître de recherches FNRS, Prof. UCLouvain – Université catholique de Louvain, affirme que démocratiser l’entreprise, c'est permettre à celles et ceux qui investissent de leur personne dans la production du service ou du produit offert par l’entreprise de peser sur le gouvernement de celle-ci, au même titre qu’ils pèsent sur les règles du gouvernement de la vie collective dans la cité.
➡ La comparaison avec l’histoire de la démocratisation et les droits politiques offre une façon de penser la transition de notre économie vers une économie soutenable et compatible avec les limites planétaires.
➡ L’organisation de l’entreprise capitaliste actuelle est caractérisée au contraire par le despotisme du capital, autrement dit par le fait que les droits politiques dépendent exclusivement de l’apport financier.
➡ Ce modèle envisage toutes les « ressources », qu’elles soient naturelles ou humaines, comme de simples instruments dans la quête de rendement [Ferreras, 2019]. Cela n’a rien de surprenant au vu de l’organisation institutionnelle de la société anonyme, qui recherche effectivement ce résultat : pourquoi les seuls apporteurs de capitaux, dans l’assemblée générale, et leurs représentants, dans le conseil d’administration, seraient-ils en position de valoriser autre chose que leurs propres intérêts ?
➡ Pour la chercheuse, croire que poursuivre avec une telle organisation nous permettra de sortir de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui relève de l’aveuglement. Si nous souhaitons sortir du modèle extractiviste et gérer les ressources de façon durable, alors laisser le gouvernement des entreprises aux seuls apporteurs en capital est déraisonnable, illégitime et peu intelligent.

En savoir plus...