La Professeure Isabel Beets, lauréate du Baillet Latour Biomedical Award 2023

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Isabel Beets est Docteur en Sciences et a obtenu en 2013 un doctorat en biochimie et en biotechnologie à l'Université de Leuven, Belgique. Elle est actuellement enseignante-chercheuse au département de biologie à la KU Leuven et membre du Leuven Breininstituut. Depuis 2018 elle dirige son propre groupe de recherche à la KU Leuven qui mène des recherches sur la base moléculaire de la plasticité cérébrale.

Titre du projet de recherche qui sera financé par l'Award :

« Décoder la régulation neuromodulaire de l'apprentissage et de la mémorisation. »

De quoi s'agit-il?

Avec ses milliards de cellules nerveuses le cerveau est un organe complexe qui observe notre environnement et apprend par expérience. Ces processus d'apprentissage déterminent comment nous réagirons plus tard à des situations similaires et sont cruciales pour notre survie. Comprendre les mécanismes qui sont à la base de l'apprentissage et de la mémorisation est un défi fondamental qui peut également accroître nos connaissances sur les causes des problèmes d'apprentissage ou des troubles cognitifs en cas de vieillesse ou de maladie.

Isabel Beets mène dès lors des recherches intensives sur les substances chimiques qui fonctionnent dans le cerveau pendant l'apprentissage et qui contribuent à la formation de la mémoire. Dans ce processus un rôle important est réservé aux neuromodulateurs, des molécules messagères telles que la dopamine et l'oxytocine par lesquelles les cellules nerveuses communiquent dans le cerveau. Isabel Beets veut comprendre quelles sont les molécules, parmi les nombreuses molécules messagères, impliquées dans l'apprentissage et quelles étapes du processus de mémorisation elles influencent. Le déchiffrage de ce réseau de communication est très difficile chez l'être humain et chez d'autres mammifères en raison de la structure complexe du cerveau.

Avec son groupe de recherche la chercheuse se concentre par conséquent sur le mini cerveau du petit ver C. elegans. Cet animal qui a un système nerveux plus petit que l'être humain, possède néanmoins des neuromodulateurs similaires qui sont manipulables pour la recherche. En outre, le réseau des messagers chimiques de C. elegans est très bien cartographié. Grâce aux techniques que le groupe de recherche d'Isabel Beets a développé récemment, elle peut visualiser le fonctionnement de ces molécules messagères pendant le processus d'apprentissage.

De cette façon, les chercheurs veulent découvrir où et quand ces molécules sont actives pendant l'apprentissage. Pour cela, ils ne regardent pas seulement les voies de communication pour l'apprentissage de nouvelles informations, mais également les processus qui permettent la mémorisation de l'information. Etant donné que les réseaux de signaux chimiques dans le cerveau sont apparus tôt dans l'évolution et présentent de fortes similitudes entre le ver et l'être humain, la recherche sur C. elegans peut apporter de nouveaux éclairages sur le fonctionnement de la mémoire dans notre cerveau.