Page 5 - Dossier-Mecenat-83
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DOSSIER mÉCÉNAT Institut de physiologie Parc Léopold 57% mécénat scientifque : des entreprises de plus depuis plus d’un siècle de 20 salariés ont une activité de mécénat. Le fnancement de la recherche scientifque par de grands entrepreneurs remonte à la fn du 19 siècle. Ce mécénat a joué un rôle majeur dans le développement des e sciences jusqu’à ce que l’Etat, surtout après la seconde guerre mondiale, prenne les choses en main. Aujourd’hui, les contraintes budgétaires et les coûts de la recherche poussent les universités et les chercheurs à accroître la part du fnancement privé. Le fnancement de la recherche fonda- institutionnaliser ce savoir en créant des logie, de sociologie et de l’école de mentale reste essentiellement public en centres de recherche dans les univer- commerce. Et il a inscrit la recherche « En finançant Belgique. Et le F.R.S.-FNRS y joue un rôle sités. Il s’agissait en quelque sorte de belge dans le contexte international en la sciEncE, lEs majeur. Il n’en a pas toujours été ainsi. rendre à la science ce qu’elle leur avait mettant sur pied les instituts internatio- Le développement de la recherche donné  », explique l’historien Kenneth naux de physique et de chimie, qui ont industriEls académique, à la fn du 19 siècle et au Bertrams, chercheur qualifé F.R.S.-FNRS accueilli le gratin de la science euro- e valorisaiEnt la début du siècle suivant, s’est appuyé sur à l’ULB, qui consacre ses recherches péenne. aux relations entre entreprises et uni- le mécénat de capitaines d’industrie ou philanthropiE dE de fnanciers qui créèrent et soutinrent versités. « En fnançant la science, les industriels valorisaient la philanthropie de l’entre- l’EntrEprEnEur, un grand nombre d’institutions cultu- De grands mécènes : preneur, montraient le côté innovant de montraiEnt lE relles, scientifques ou philanthropiques. les Solvay son activité et créaient en même temps côté innovant dE Un mouvement similaire se manifesta En Belgique, la famille Solvay a été un réservoir de techniciens, d’ingé- nieurs notamment, qui pourraient venir dans la plupart des grandes nations son activité Et industrielles européennes, en particu- emblématique de cet engagement en grossir leurs troupes », poursuit Kenneth faveur de la science. La collaboration créaiEnt En mêmE lier en Allemagne. Il s’agissait d’entre- entre Ernest Solvay et Paul Héger, à Bertrams. Ils ont aussi fnancé beau- e tEmps un résErvoir preneurs de la deuxième révolution partir de la fn du 19 siècle, a permis la coup d’écoles d’ingénieurs et de techni- mise sur pied d’un gigantesque projet : ciens. La frontière était très fne entre les industrielle (les Bosch, Bayer, Krupp...) dE tEchniciEns, qui créèrent des entreprises de chimie, la construction d’une Cité scientifque institutions de recherche fondamentale d’ingéniEurs d’électricité, de sidérurgie fne dont les au Parc Léopold à Bruxelles. Celle-ci a et les flières appliquées. Il y avait une bases reposaient, plus qu’auparavant, contribué de manière majeure à l’essor progression linéaire de la recherche notammEnt, qui sur les progrès de la connaissance. de l’Université libre de Bruxelles, aussi fondamentale à la recherche appliquée pourraiEnt vEnir Leur succès passait par la collaboration bien dans le domaine des sciences et à l’industrialisation. Cette conception grossir lEurs avec des ingénieurs qui permettaient exactes que des sciences sociales. utilitaire de la science était encore à la d’installer des procédures à long terme. Solvay a été à l’origine des instituts de base du célèbre discours du roi Albert troupEs » « Une fois fortune faite, ils ont souhaité physiologie, d’hygiène et de bactério- Ier, en 1927 à l’occasion du 110 anni- e
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