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66%u2013 FNRS.NEWS 135-OCTOBRE 2025 ACAD%u00c9MIELa dignit%u00e9 humaine %u00e0 l%u2019heure de l%u2019IA et des neurosciencesPourquoi avoir %u00e9crit cet ouvrage, d%u2019o%u00f9 vient votre questionnement%u00a0?Je suis frapp%u00e9 par la mani%u00e8re dont les technologies permettent, de plus en plus, de reconna%u00eetre nos %u00e9motions. C%u2019est extr%u00eamement important parce qu%u2019%u00e0 partir de l%u00e0, vous pouvez directement avoir une capacit%u00e9 de pr%u00e9diction sur le comportement d%u2019autrui. C%u2019est une probl%u00e9matique qui me passionne et, comme j%u2019ai fait de la philosophie en son temps, je me suis demand%u00e9 ce que Kant penserait de tout cela, lui qui disait%u00a0: %u00ab%u00a0Il%u00a0ne faut jamais consid%u00e9rer autrui comme un moyen, mais toujours comme une fin en soi%u00a0%u00bb. Cela m%u2019a amen%u00e9 %u00e0 cette r%u00e9flexion sur la dignit%u00e9 humaine qui est %u00e0 la base des droits humains, en particulier de l%u2019autonomie et de l%u2019%u00e9galit%u00e9. Comment pourrait-on la d%u00e9cliner aujourd%u2019hui, %u00e0 l%u2019heure des d%u00e9veloppements technologiques r%u00e9cents ?Et donc, comment d%u00e9finir la dignit%u00e9 humaine ?La dignit%u00e9, c%u2019est tout d%u2019abord la reconnaissance de la valeur intrins%u00e8que de chaque personne, donc, c%u2019est li%u00e9 au principe d%u2019%u00e9galit%u00e9. Deuxi%u00e8me point%u00a0: %u00e0%u00a0partir du moment o%u00f9 chaque %u00eatre est respectable, nous devons respecter son autonomie, donc l%u2019autonomie est la deuxi%u00e8me valeur consacr%u00e9e par le principe de dignit%u00e9 humaine. Et je parle d%u2019une autonomie dans le cadre relationnel, c%u2019est-%u00e0-dire dans le cadre d%u2019une soci%u00e9t%u00e9. Si vous pensez au Big data, vos donn%u00e9es ne sont pas appr%u00e9hend%u00e9es pour elles-m%u00eames, elles sont appr%u00e9hend%u00e9es au sein d%u2019un ensemble de donn%u00e9es qui vous concernent et qui concernent autrui.De quelles technologies parlezvous exactement ? Quelles sont les technologies, li%u00e9es %u00e0 l%u2019IA en particulier, qui n%u00e9cessitent de se questionner au regard de la dignit%u00e9 humaine ?Les technologies sont enchev%u00eatr%u00e9es. Par exemple, l%u2019internet des objets, comme les montres connect%u00e9es, va nourrir les big data %u00e0 travers une autre technologie, celle du cloud, et va permettre %u00e0 l%u2019intelligence artificielle d%u2019agir. Et l%u2019intelligence artificielle est partout. Elle est notamment dans l%u2019analyse de nos g%u00e9nomes. C%u2019est tout le probl%u00e8me des NBIC qui r%u00e9unit 4%u00a0sciences%u00a0: les neurosciences, la biologie, les sciences de l%u2019information et les La dignit%u00e9 humaine constitue le socle de nos droits fondamentaux. Les d%u00e9veloppements de l%u2019intelligence artificielle et des neurotechnologies n%u00e9cessitent une r%u00e9affirmation de ce principe et la cons%u00e9cration d%u2019un socle de nouveaux droits, des neuro-droits. C%u2019est ce que d%u00e9veloppe Yves Poullet, Recteur honoraire et professeur %u00e9m%u00e9rite de l%u2019UNamur, dans un ouvrage intitul%u00e9 La dignit%u00e9 humaine %u00e0 l%u2019heure de l%u2019IA et des neurosciences, paru dans la collection L%u2019Acad%u00e9mie en poche. Il r%u00e9pond %u00e0 nos questions.Yves Poullet est recteur honoraire et professeur %u00e9m%u00e9rite de l%u2019UNamur, ainsi que professeur associ%u00e9 %u00e0 l%u2019Universit%u00e9 catholique de Lille (Labo ETHICS). Il est membre de l%u2019Acad%u00e9mie royale de Belgique. Il est expert aupr%u00e8s du Conseil de l%u2019Europe et de l%u2019UNESCO.