Page 3 - Demo
P. 3


                                    Abordons d%u2019abord peut-%u00eatre la plus accessible de ces techniques, la radioth%u00e9rapie sous apn%u00e9e. %u00ab Certaines tumeurs bougent et compliquent la radioth%u00e9rapie. Les tumeurs du poumon, mais aussi du rein ou du foie sont soumises au mouvement respiratoire. Or, la radioth%u00e9rapie est une th%u00e9rapie cibl%u00e9e%u2009: il faut que les rayons arrivent au bon endroit %u00bb, explique le Pr Xavier Geets.Les radioth%u00e9rapeutes avaient pris pour habitude d%u2019irradier une zone plus large que la tumeur pour %u00eatre certains de ne pas louper la cible. La cons%u00e9quence ? Davantage de tissus sains sont irradi%u00e9s, augmentant ainsi la toxicit%u00e9 du traitement. Certains se sont donc demand%u00e9 : et si le patient ne respirait pas pendant l%u2019irradiation ? %u00ab Cela rend la tumeur immobile, et cela permet de limiter la r%u00e9gion irradi%u00e9e. %u00bbLes CUSL pionni%u00e8resDans la plupart des centres, les traitements sont d%u00e9livr%u00e9s lorsque les patients font une inspiration bloqu%u00e9e volontaire. %u00ab Cela demande une participation active du patient. Or, ici, aux Cliniques Universitaires Saint Luc (CUSL), c%u2019est une machine qui induit cette inspiration bloqu%u00e9e. C%u2019est un respirateur %u2013 une machine utilis%u00e9e en anesth%u00e9sie pour ventiler le patient endormi %u2013 qui a l%u2019avantage de mieux r%u00e9guler la respiration que l%u2019humain. Cela permet de reproduire des apn%u00e9es de fa%u00e7on stable et r%u00e9p%u00e9t%u00e9e d%u2019une fois %u00e0 l%u2019autre. Et cela permet de tenir sur une plus longue dur%u00e9e sans respirer. %u00bbCela se fait sans s%u00e9dation, en appliquant simplement un masque sur le patient, que l%u2019%u00e9quipe aura entra%u00een%u00e9 au pr%u00e9alable. %u00ab Il suffit de se laisser faire. Cela demande du l%u00e2cher prise, mais c%u2019est une d%u00e9marche s%u00e9curis%u00e9e puisque les machines sont d%u00e9di%u00e9es %u00e0 la respiration et permettent de monitorer le patient. %u00bbLa technique est employ%u00e9e depuis plusieurs ann%u00e9es aux CUSL et a d%u00e9montr%u00e9 son efficacit%u00e9 pour le cancer du sein. Au-del%u00e0, elle ouvre la porte %u00e0 d%u2019autres applications en radioth%u00e9rapie, comme le traitement du cancer du poumon, du foie, du rein, les tumeurs de l%u2019abdomen sup%u00e9rieur. D%u2019autres techniques existent, comme le tracking, o%u00f9 le faisceau irradiant va suivre en temps r%u00e9el la position de la tumeur. Mais ces techniques sont plus complexes, co%u00fbtent cher et ne sont pas appropri%u00e9es pour tous les patients. Or, tous les h%u00f4pitaux ont des ventilateurs m%u00e9caniques qui leur permettent d%u2019appliquer cette technique innovante %u00e0 de nombreux patients.%u00ab Si l%u2019on regarde un service de radioth%u00e9rapie de plus pr%u00e8s, on constate que quasiment la moiti%u00e9 des patients viennent pour des tumeurs mobiles. %u00bbLa RLTLa th%u00e9rapie par radioligands (RLT) est plus difficile %u00e0 comprendre. %u00ab La RLT consiste %u00e0 faire de la radioth%u00e9rapie interne vectoris%u00e9e. Si l%u2019on identifie une cible cellulaire %u00e0 la surface de cellules canc%u00e9reuses et qu%u2019il existe une mol%u00e9cule connue, telle une prot%u00e9ine ou un anticorps sp%u00e9cifique, qui permet d'acc%u00e9der et de se lier %u00e0 la cible, il est possible d%u2019ajouter un effet th%u00e9rapeutique suppl%u00e9mentaire en fixant sur ce vecteur un isotope %u00e9metteur de particules B%u00eata (%u00e9lectrons) ou Alpha (noyau d%u2019h%u00e9lium) permettant d%u2019irradier localement la cellule tumorale %u00bb, explique le Pr Renaud Lhommel. Il s%u2019agit, plus simplement, d%u2019une th%u00e9rapie plus cibl%u00e9e et d%u00e8s lors plus efficace, qui comporte %u00e9galement assez peu d%u2019effets secondaires gr%u00e2ce %u00e0 un ciblage de plus en plus s%u00e9lectif des tumeurs diss%u00e9min%u00e9es dans l%u2019organisme. %u00ab Plusieurs %u00e9tudes de phase 2 et de phase 3 d%u00e9montrent aujourd%u2019hui que la RLT ne pr%u00e9sente pas de toxicit%u00e9 plus %u00e9lev%u00e9e que les strat%u00e9gies th%u00e9rapeutiques actuelles, ce qui pourrait %u00e0 l%u2019avenir %u00e9viter de recourir %u00e0 des traitements pr%u00e9sentant plus d%u2019effets d%u00e9l%u00e9t%u00e8res pour le patient comme la chimioth%u00e9rapie. %u00bb Les effets b%u00e9n%u00e9fiques de ce traitement ont d%u2019abord %u00e9t%u00e9 d%u00e9montr%u00e9s chez les patients qui %u00e9taient tr%u00e8s loin dans leur maladie. C%u2019est finalement une th%u00e9rapie nouvelle, puisqu%u2019une des %u00e9tudes pionni%u00e8res concernant la RLT, telles les %u00e9tudes VISION et NETTER-1, n%u2019ont %u00e9t%u00e9 publi%u00e9es dans le New England Journal of Medecine, une r%u00e9f%u00e9rence, qu%u2019en 2017 et 2021. Cela a conduit au remboursement d%u2019un m%u00e9dicament pour le cancer de la prostate en avril 2024. Aujourd%u2019hui, la RLT est utilis%u00e9e pour traiter les tumeurs neuroendocrines %u2013 c%u2019est par l%u00e0 que la th%u00e9rapie par radioligands a commenc%u00e9 %u2013 et le cancer de la prostate m%u00e9tastatique.Quel avenir pour ces deux technologies ?%u00ab On a prouv%u00e9 que l%u2019on %u00e9tait capable de traiter des patients %u00e0 des stades tr%u00e8s avanc%u00e9s sans avoir de toxicit%u00e9 suppl%u00e9mentaire gr%u00e2ce %u00e0 la RLT. Tout doucement, il y a une %u00e9volution de la strat%u00e9gie th%u00e9rapeutique pour proposer ce type de th%u00e9rapies plus t%u00f4t dans la prise en charge, avant des th%u00e9rapies qui sont plus d%u00e9l%u00e9t%u00e8res pour le patient, %u00e0 l%u2019instar des chimioth%u00e9rapies %u00bb, explique le Pr Lhommel. D%u2019autres cancers pourraient %u00eatre cibl%u00e9s par la RLT, gr%u00e2ce aux mol%u00e9cules cibl%u00e9es (HER2, FAPI,%u2026) : il s%u2019agit par exemple de cancers du sein, de fibroblastes associ%u00e9s aux cancers comme les cancers t%u00eate et cou, le cancer du c%u00f4lon, le cancer du pancr%u00e9as ou encore le cancer du poumon. %u00ab Je pense que nous allons conna%u00eetre des avanc%u00e9es significatives avec ce type de th%u00e9rapies dans les prochaines ann%u00e9es %u00bb, confie le sp%u00e9cialiste.L%u2019avenir est %u00e9galement tout trac%u00e9 pour la radioth%u00e9rapie sous apn%u00e9e. %u00ab L%u2019objectif est de cibler davantage de cancers %u00bb, explique d%u2019abord Xavier Geets. Et de poursuivre : %u00ab Le plus bel avenir de cette technique, c%u2019est la radioth%u00e9rapie adaptative, une radioth%u00e9rapie o%u00f9, %u00e0 chaque s%u00e9ance de radioth%u00e9rapie, on peut observer l'anatomie du jour. Cela permet d%u2019ajuster le traitement au mieux par rapport aux besoins du patient. C%u2019est une %u00e9tape-cl%u00e9 vers une radioth%u00e9rapie personnalis%u00e9e, individualis%u00e9e. %u00bbLaurent Zanella 3 - T%u00c9L%u00c9VIE.NEWS 13 - D%u00c9CEMBRE 2024T H %u00c9 R A P I E S D E L %u2019 A V E N I R Th%u00e9rapie par radioligandset radioth%u00e9rapie sous apn%u00e9e,plus qu%u2019une modeLa th%u00e9rapie par radioligands (RLT) et la radioth%u00e9rapie sous apn%u00e9e sont deux nouvelles th%u00e9rapies qui ont fait l%u2019actualit%u00e9 et qui ont le vent en poupe. Mais d%u2019o%u00f9 viennent ces techniques ? Pourquoi en parle-t-on aujourd%u2019hui ? Et surtout, que nous r%u00e9servent-elles %u00e0 l%u2019avenir ? Les r%u00e9ponses des Pr Xavier Geets, Chef de service de radioth%u00e9rapie oncologique aux Cliniques Universitaires St-Luc (CUSL) et de son confr%u00e8re le Pr%u00a0Renaud Lhommel,Chef de service de m%u00e9decine nucl%u00e9aire aux CUSL.
                                
   1   2   3   4   5   6   7   8   9   10