Page 18 - Dossier-Mecenat-83
P. 18
FNRS_news // Décembre ‘10 Pour pouvoir continuer à m’intéresser aux sciences sans devenir chercheuse, je me suis orientée vers la philosophie ! Isabelle Stengers Résister à l’autorité des sciences  Le prix Ernest-John Solvay pour les sciences humaines et sociales a été attribué à isabelle Stengers pour ses travaux en philosophie des sciences. Après une licence en chimie, isabelle Stengers se lance dans une licence en philosophie avec l’idée simple de chercher ses propres questions. C’est en lisant des philosophes comme Gilles De- nous prendre pour la « tête pensante » de l’huma- leuze que la jeune femme découvre le désir d’ap- nité ? Isabelle Stengers défend l’idée qu’il est urgent prendre à faire de la philosophie. Elle réalise ensuite d’apprendre à raconter notre histoire sur un mode une thèse de doctorat sur l’ambition de la physique qui résiste à cette prétention, fondée sur l’autorité sous la supervision d’Ilya Prigogine. Lorsque ce que nous attribuons à nos savoirs et nos manières dernier reçoit le prix Nobel de chimie en 1977, il de poser les problèmes, mais sans perdre l’amour demande à Isabelle Stengers de co-écrire avec lui le des sciences. livre « La Nouvelle alliance » qui aborde la question de la physique confrontée aux problèmes du temps et de l’irréversibilité. Au cours de sa carrière et au gré des rencontres, Isabelle Stengers s’est penchée sur de nombreuses problématiques et a infuencé considérablement les domaines les plus divers des pratiques du savoir. Ces rencontres ont notamment nourri trois de ses livres qu’elle considère comme un accomplissement  : «  L’invention des sciences modernes  », les «  Cosmopolitiques  » et «  Penser avec Whitehead ». Le leitmotiv de ses activités est de trouver des éléments de réponses à la question : qu’est ce qui nous est arrivé pour que nous ayons pu
   13   14   15   16   17   18   19   20