Page 59 - Demo

59%u2013 FNRS.NEWS 135-OCTOBRE 2025Quelimpact%u00a0?Dans la plupart des cas, et %u00e0 quelques exceptions notables,%u00ab%u00a0les robots sont soit programm%u00e9s %u00e0 l%u2019avance, soit pilot%u00e9s par des humains%u00a0%u00bb. Mais tout peut changer avec l%u2019arriv%u00e9e de l%u2019IA.%u00ab%u00a0Il devient possible de d%u00e9ployer tr%u00e8s rapidement des robots de plus en plus intelligents, de plus en plus autonomes, de plus grandes vari%u00e9t%u00e9s et dans des endroits jusque-l%u00e0 inaccessibles%u00a0%u00bb, avance Mary Katherine Heinrich. Or, les essaims de robots peuvent se reposer sur des robots abordables, facilement rempla%u00e7ables en cas de d%u00e9faillance, et qui sont capables de comportements complexes gr%u00e2ce %u00e0 leur nombre. Toutes les propri%u00e9t%u00e9s attendues dans la vie r%u00e9elle.%u00ab%u00a0Les recherches de robotique en essaim devraient donc permettre %u00e0 ces robots d%u2019%u00eatre utilis%u00e9s, par exemple dans la construction, l%u2019agriculture, la logistique ou encore le transport%u00a0%u00bb, estime la chercheuse.Mary Katherine Heinrich, Chercheuse qualifi%u00e9e FNRS, Laboratoire IRIDIA, ULB N%u00e9e %u00e0%u00a0: Cincinnati, USA, le 24 mai 1991.Moments phares de son parcours :- PhD au sein du projet europ%u00e9en Flora Robotica, au CITA, Copenhague, Danemark.- Chercheuse associ%u00e9e au laboratoire de robotique en essaim %u00e0 L%u00fcbeck, Allemagne.Signe particulier : s%u2019est lanc%u00e9e depuis 6 ans un challenge de lecture : tenter de lire un livre de fiction de chaque pays du monde. BIO EXPRESSNous allons rapidement %u00eatre confront%u00e9s %u00e0 beaucoup plus de robots intelligents dans notre vie de tous les jours.appris%u00a0%u00bb, notamment sous la supervision du Pr Heiko Hamann, l%u2019un des leaders mondiaux de la robotique en essaim. Vous avez dit %u00ab%u00a0ouverture d%u2019esprit%u00a0%u00bb ?Un processus novateurApr%u00e8s un temps de recherche %u00e0 L%u00fcbeck, en Allemagne, c%u2019est %u00e0 Bruxelles que Mary Katherine Heinrich a d%u00e9cid%u00e9 de poser ses valises, au laboratoire d%u00e9di%u00e9 %u00e0 l%u2019%u00e9tude de l%u2019intelligence artificielle de l%u2019ULB, IRIDIA. C%u2019est aussi l%u00e0 qu%u2019elle poursuivra ses recherches en tant que Chercheuse qualifi%u00e9e FNRS, alors qu%u2019elle vient de terminer un long projet impliquant %u00ab%u00a0beaucoup de temps et de travail%u00a0%u00bb, et qui pr%u00e9figure ses futurs travaux. %u00ab%u00a0Nous essayons de combiner les b%u00e9n%u00e9fices d%u2019un syst%u00e8me centralis%u00e9 %u00e0 ceux d%u2019un r%u00e9seau d%u00e9centralis%u00e9%u00a0%u00bb, r%u00e9sume la chercheuse. Un projet en partie inspir%u00e9 du fonctionnement d%u2019un syst%u00e8me nerveux biologique, avec des zones autonomes et un esprit globalement unifi%u00e9 finalement. D%u2019apr%u00e8s Mary Katherine Heinrich, ce projet vise %u00e0 surmonter les barri%u00e8res qui ont emp%u00each%u00e9 l%u2019arriv%u00e9e de la robotique en essaim dans notre quotidien. %u00ab%u00a0Cela est d%u00fb %u00e0 son fonctionnement m%u00eame, r%u00e9v%u00e8le-t-elle. Quel que soit le comportement de groupe que vous souhaitez inculquer %u00e0 vos robots, vous devez les programmer un par un. Et pour %u00e9prouver chaque comportement, vous devez donc fonctionner par essai-erreur, y compris pour chaque modification d%u2019un comportement d%u00e9j%u00e0 d%u00e9velopp%u00e9. C%u2019est bien s%u00fbr faisable en laboratoire, mais beaucoup moins dans une entreprise ou dans notre quotidien. Nos recherches visent donc %u00e0 contourner ce probl%u00e8me, et %u00e0 programmer plusieurs centaines de robots comme s%u2019il s%u2019agissait d%u2019un seul.%u00a0%u00bbL%u2019IA entre en sc%u00e8neForte de ces r%u00e9sultats, et alors que la recherche en robotique en essaim peut, selon elle, enfin %u00ab%u00a0regarder au-del%u00e0 des portes du laboratoire%u00a0%u00bb, Mary Katherine Heinrich estime que de nouvelles opportunit%u00e9s arrivent gr%u00e2ce au boom actuel de l%u2019intelligence artificielle. %u00ab%u00a0Pour l%u2019instant, nos robots ont, individuellement, tr%u00e8s peu de capacit%u00e9s, juge-t-elle. Or, nous sommes %u00e0 une %u00e9poque o%u00f9 il devient plus facile, via l%u2019IA, d%u2019embarquer beaucoup plus d%u2019intelligence dans chaque robot. Ce qui signifie que nous allons rapidement %u00eatre confront%u00e9s %u00e0 beaucoup plus de robots intelligents dans nos vies de tous les jours. Des robots, qui plus est, autonomes, capables d%u2019interactions entre eux, ce qui est exactement ce que nous %u00e9tudions dans la robotique en essaim.%u00a0%u00bbProbl%u00e8me : nous n%u2019avons aucune id%u00e9e de la mani%u00e8re dont se comporteront des milliers de tels robots. %u00ab%u00a0Nous n%u2019avons aucune r%u00e9ponse sur ce que %u00e7a implique, avertit-elle. Nous n%u2019avons aucun standard en mati%u00e8re de comportement, de performance, de s%u00e9curit%u00e9.%u00a0%u00bbMary Katherine Heinrich planifie donc d%u2019utiliser son expertise sur la robotique en essaim, d%u2019y int%u00e9grer des r%u00e9seaux de neurones artificiels afin, en premier lieu, de contribuer %u00e0 %u00e9tablir certains de ces standards. %u00ab%u00a0Nous devrions ainsi %u00eatre capables de d%u00e9velopper notre compr%u00e9hension de ces syst%u00e8mes, mais aussi de d%u00e9terminer les cas o%u00f9 il est plus avantageux d%u2019avoir un syst%u00e8me autoorganis%u00e9, comme les essaims, et ceux o%u00f9 il est pr%u00e9f%u00e9rable d%u2019avoir quelque chose de plus centralis%u00e9%u00a0%u00bb, d%u00e9taille-t-elle.Pour la roboticienne, ce poste de Chercheuse qualifi%u00e9e FNRS est crucial pour la suite de ses recherches. %u00ab%u00a0La robotique est une discipline dans laquelle des progr%u00e8s imm%u00e9diats et tangibles sont souvent attendus, estime-t-elle. Ce poste va me permettre d%u2019avoir la libert%u00e9 de d%u00e9velopper des questions de recherche qui ont pour moi une importance soci%u00e9tale fondamentale, mais sans devoir me pr%u00e9occuper de fournir rapidement des r%u00e9sultats concrets.%u00a0%u00bb Une place unique, pour des robots multiples. Thibault Grandjean