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59%u2013 FNRS.NEWS 134-JUIN 2025des intrusions sont possibles %u00e0 distance, mais demandent d%u2019exploiter des failles dans les syst%u00e8mes d%u2019information des organismes de recherche. Les %u00e9viter est possible, mais demande des comp%u00e9tences et une gestion rigoureuse qui n%u2019est pas toujours r%u00e9aliste %u00e0 l%u2019%u00e9chelle d%u2019une universit%u00e9. Il importe d%u00e8s lors de mesurer le risque en fonction des cas, et de prot%u00e9ger les donn%u00e9es les plus sensibles avec plus d%u2019attention, ce qui va de pair avec davantage de contraintes d%u2019utilisation.Voler des donn%u00e9es est %u00e9videmment beaucoup plus facile en cas d%u2019acc%u00e8s physique %u00e0 un syst%u00e8me. Un exemple typique est le passage d%u2019une fronti%u00e8re, o%u00f9 il peut %u00eatre demand%u00e9 de remettre son mat%u00e9riel informatique ainsi que ses mots de passe. C%u2019est la raison pour laquelle il%u00a0est g%u00e9n%u00e9ralement sugg%u00e9r%u00e9 de voyager dans certains pays avec du mate%u0301riel vide de donn%u00e9es sensibles, que ce soit pour des raisons %u00e9conomiques ou politiques.En d%u00e9finitive, la s%u00e9curit%u00e9 informatique n%u2019est jamais absolue et prot%u00e9ger un syst%u00e8me d%u2019information est compliqu%u00e9 et co%u00fbteux. %u00c9voluer vers une recherche en cryptographie moins ouverte serait d%u00e8s lors d%u2019autant plus pr%u00e9judiciable pour les acteurs aux moyens les plus limit%u00e9s. Si%u00a0l%u2019on rempla%u00e7ait le syst%u00e8me actuel, qui est bas%u00e9 sur des standards publics de chiffrement %u00e9tudi%u00e9s par une communaut%u00e9 scientifique internationale, par un syst%u00e8me o%u00f9 diff%u00e9rents groupes d%u2019int%u00e9r%u00eat utiliseraient leurs propres algorithmes cryptographiques, %u00e9ventuellement %u00e9valu%u00e9s de fa%u00e7on secr%u00e8te par des agences de s%u00e9curit%u00e9 nationales, il est assez %u00e9vident que les petits %u00c9tats n%u2019auraient pas les ressources pour %u00e9valuer ces algorithmes avec autant de confiance que leurs homologues mieux dot%u00e9s, a fortiori si le nombre d%u2019algorithmes %u00e0 %u00e9tudier augmente. L%u2019apport d%u2019une communaut%u00e9 scientifique internationale par rapport %u00e0%u00a0un morcellement en sous-communaut%u00e9s me semble donc ind%u00e9niable, en%u00a0cryptographie comme pour la plupart des sujets.Aujourd%u2019hui, la%u00a0recherche en cryptographie contribue-t-elle %u00e0 renforcer les syst%u00e8mes de s%u00e9curit%u00e9 existants ?La recherche contribue %u00e0 r%u00e9soudre ces%u00a0probl%u00e8mes, mais dans un cadre vaste, allant de questions fondamentales, qui permettent d%u2019anticiper les d%u00e9fis futurs, %u00e0 des questions appliqu%u00e9es, dont l%u2019%u00e9mergence est notamment dict%u00e9e par le d%u00e9ploiement de nouvelles technologies. Comme dans la plupart des domaines, on observe que c%u2019est souvent une recherche fondamentale au socle large qui permet une recherche appliqu%u00e9e utile et efficace. Les algorithmes cryptographiques %u00ab%u00a0postquantiques%u00a0%u00bb standardis%u00e9s actuellement, qui visent %u00e0 anticiper l%u2019av%u00e8nement d%u2019un ordinateur quantique pouvant mettre %u00e0 mal la s%u00e9curit%u00e9 de certains syst%u00e8mes de chiffrement, sont un bon exemple. Les%u00a0concepts math%u00e9matiques sur lesquels reposent ces nouveaux algorithmes ont pour la plupart %u00e9t%u00e9 d%u00e9velopp%u00e9s il y a plus de 20 ans, sans id%u00e9e d%u2019application pr%u00e9cise.Il faut enfin noter que la s%u00e9curisation de%u00a0larges infrastructures n%u2019est pas seulement une question technique. Dans%u00a0un certain nombre de cas, des%u00a0solutions existent et tardent %u00e0 %u00eatre mises en %u0153uvre. Ce%u00a0qui fait d%u00e9faut est alors plus de l%u2019ordre de r%u00e9glementations contraignantes et d%u2019agences ayant les%u00a0moyens de les imposer, afin de faire progresser la s%u00e9curit%u00e9 sans attendre que%u00a0des probl%u00e8mes se posent. Thibault Grandjean