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54%u2013 FNRS.NEWS 135-OCTOBRE 2025Quelimpact%u00a0?Les recherches men%u00e9es par Marie Delaby sont fondamentales. %u00ab%u00a0Ce qui me motive avant tout, c%u2019est de d%u00e9crypter les m%u00e9canismes de croissance des bact%u00e9ries, leur %u00e9volution et leur capacit%u00e9 d%u2019adaptation%u00a0%u00bb, insiste la chercheuse. Mais derri%u00e8re cette qu%u00eate de savoir se dessine une utilit%u00e9 plus large%u00a0: pr%u00e9parer l%u2019avenir de la m%u00e9decine et des technologies gr%u00e2ce aux le%u00e7ons de l%u2019invisible.%u00c9tudier comment les bact%u00e9ries s%u2019allongent et se divisent apporte aussi des cl%u00e9s pour mieux comprendre les m%u00e9canismes d%u2019antibior%u00e9sistance. En montrant que certaines esp%u00e8ces modifient leur mode de croissance selon l%u2019environnement, Marie Delaby contribue %u00e0 ouvrir la voie %u00e0 de nouvelles strat%u00e9gies pour cibler les pathog%u00e8nes, voire identifier de futures pistes th%u00e9rapeutiques.L%u2019impact potentiel s%u2019%u00e9tend aussi au domaine des biotechnologies. Les bact%u00e9ries sont d%u00e9j%u00e0 utilis%u00e9es comme de v%u00e9ritables %u00ab%u00a0usines cellulaires%u00a0%u00bbpour produire enzymes et biomol%u00e9cules, ou encore pour d%u00e9polluer certains milieux. Si l%u2019on parvient %u00e0 optimiser leur croissance et %u00e0 orienter leur plasticit%u00e9 dans des conditions favorables, elles pourraient devenir plus performantes, plus efficaces, et offrir de nouvelles solutions industrielles ou environnementales.M I C R O B I O L O G I E De Lyon %u00e0 Montr%u00e9al, en passant par Gen%u00e8ve, la microbiologiste Marie Delaby a construit un parcours international guid%u00e9 par une fascination constante pour le monde invisible des bact%u00e9ries. Nomm%u00e9e Chercheuse qualifi%u00e9e FNRS %u00e0 l%u2019UNamur,elle s%u2019appr%u00eate %u00e0 poursuivre ses travaux sur l%u2019%u00e9longation cellulaire. Un champ de recherche qui %u00e9claire autant la r%u00e9sistance aux antibiotiques que le potentiel biotechnologique de ces micro-organismes.Marie DelabyDans l%u2019intimit%u00e9 du monde microscopique %u00c0 premi%u00e8re vue, rien ne pr%u00e9destinait Marie Delaby %u00e0 consacrer sa vie professionnelle aux bact%u00e9ries.%u00ab%u00a0J%u2019ai grandi avec l%u2019id%u00e9e que j%u2019allais faire du droit%u00a0%u00bb, confie-t-elle. Mais, depuis toujours, elle porte un int%u00e9r%u00eat %u00e0 l%u2019univers microscopique et aux bact%u00e9ries en particulier. %u00ab%u00a0J%u2019ai toujours trouv%u00e9 que ce monde que l%u2019on ne voit pas et qui, pourtant, d%u00e9termine notre sant%u00e9 %u00e9tait incroyable. Les bact%u00e9ries peuvent nous rendre malades, mais elles sont aussi indispensables %u00e0 notre %u00e9quilibre.%u00a0%u00bbAu fil de ses %u00e9tudes, la jeune Fran%u00e7aise s%u2019oriente peu %u00e0 peu vers les sciences. Elle ne sait cependant pas encore ce qu%u2019elle veut faire et choisit, un peu par d%u00e9faut, des %u00e9tudes de m%u00e9decine. La d%u00e9couverte de la biochimie et de la recherche, gr%u00e2ce %u00e0 un professeur, est un d%u00e9clic. %u00ab%u00a0Ce que je voulais, c%u2019%u00e9tait comprendre comment les choses fonctionnent%u00a0%u00bb, r%u00e9sume-t-elle. Elle choisit donc la voie de la biochimie %u00e0 l%u2019universit%u00e9 de Lyon.Un parcours scientifique internationalApr%u00e8s une ann%u00e9e de stage de recherche au sein de l%u2019Institut de biochimie et de chimie des prot%u00e9ines de Lyon, Marie Delaby poursuit son chemin hors de France. Direction Gen%u00e8ve, o%u00f9 elle saisit l%u2019opportunit%u00e9 de rejoindre le laboratoire du Pr Patrick Viollier %u00e0 la Facult%u00e9 de m%u00e9decine. Elle y d%u00e9couvre Caulobacter crescentus, une bact%u00e9rie aquatique qui se divise de mani%u00e8re asym%u00e9trique et qui produit deux cellules filles diff%u00e9rentes%u00a0: l%u2019une mobile, l%u2019autre immobile, mais capable de se reproduire. %u00ab%u00a0Je me suis dit : avec un seul chromosome, %u00eatre capable de g%u00e9n%u00e9rer deux cellules aux destins distincts suppose une r%u00e9gulation incroyable. Je voulais comprendre ces m%u00e9canismes%u00a0%u00bb, raconte-t-elle.De 2015 %u00e0 2019, sa th%u00e8se porte sur la r%u00e9gulation transcriptionnelle de ce cycle cellulaire atypique. Elle s%u2019initie alors %u00e0 la g%u00e9n%u00e9tique et %u00e0 la g%u00e9nomique, mais regrette de ne pas approfondir la microscopie, pourtant essentielle pour visualiser les processus cellulaires. Ce manque sera combl%u00e9 lors de son postdoctorat %u00e0 l%u2019universit%u00e9 de Montr%u00e9al, au sein du laboratoire du Pr Yves Brun, r%u00e9f%u00e9rence mondiale en microscopie bact%u00e9rienne. %u00ab%u00a0J%u2019avais besoin de ma%u00eetriser cet outil, aujourd%u2019hui incontournable. M%u00eame %u00e0 l%u2019heure de l%u2019intelligence artificielle, la microscopie reste centrale et n%u00e9cessaire. Je l%u2019utilise d%u2019ailleurs tous les jours.%u00a0%u00bbCes ann%u00e9es canadiennes sont marqu%u00e9es par des d%u00e9couvertes majeures : elle montre que des bact%u00e9ries tr%u00e8s proches, vivant dans une m%u00eame niche %u00e9cologique, n%u2019ont pas le m%u00eame mode de croissance. Une diversit%u00e9 insoup%u00e7onn%u00e9e qui ouvre de nouvelles perspectives. Mais la p%u00e9riode est aussi celle des choix personnels. Install%u00e9e avec son conjoint, elle devient m%u00e8re d%u2019un petit gar%u00e7on. %u00ab%u00a0J%u2019aimais Montr%u00e9al, mais l%u2019Europe me manquait. Je voulais revenir pr%u00e8s de nos familles%u00a0%u00bb, confie-t-elle.