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35%u2013 FNRS.NEWS 134-JUIN 2025niveau, %u00e0%u00a0entretenir l%u2019espoir chez tous ces chercheurs et chercheuses. Il y a %u00e0 peine quelques mois, je trouvais tout naturel de faire les recherches que je voulais, d%u2019%u00e9crire ce que je voulais, de dire ce que je voulais%u2026 Mais,%u00a0aujourd%u2019hui, je mesure combien cette libert%u00e9 est pr%u00e9cieuse !%u00a0%u00bbUn postdoc de trois moisDe m%u00eame, Cl%u00e9mence Dousset, qui a beaucoup voyag%u00e9 aux %u00c9tats-Unis et appr%u00e9ci%u00e9, %u00e0 chaque fois, l%u2019hospitalit%u00e9 des Am%u00e9ricains, n%u2019a pas l%u2019intention de sacrifier d%u2019entr%u00e9e de jeu ses r%u00eaves de postdoc dans une grande universit%u00e9 am%u00e9ricaine comme UCLA. %u00ab%u00a0Dans les circonstances actuelles, je n%u2019irais pas m%u2019installer l%u00e0-bas avec ma famille. Mais je ne dirais certainement pas non %u00e0 un postdoc de trois mois. Parce qu%u2019%u00e0 mes yeux, %u00e7a reste une chance !%u00a0%u00bb Mais elle et ses coll%u00e8gues, que pensent-ils de l%u2019id%u00e9e de recevoir en Belgique les chercheuses et chercheurs am%u00e9ricains qui le demandent ? %u00ab%u00a0C%u2019est %u00e9vident qu%u2019il faut les accueillir, r%u00e9agit Cl%u00e9mence Dousset. Non seulement parce que nous ne pouvons pas tol%u00e9rer que des chercheurs soient priv%u00e9s de la libert%u00e9 de chercher, qui%u00a0est l%u2019essence m%u00eame de notre m%u00e9tier, mais aussi parce que%u00a0la recherche ne peut pas s%u2019effectuer dans la clandestinit%u00e9%u00a0: il faut des%u00a0financements pour%u00a0chercher !%u00a0%u00bbSup%u00e9riorit%u00e9Toutefois, ce choix de la solidarit%u00e9 ne va pas sans une certaine anxi%u00e9t%u00e9. %u00ab%u00a0La comp%u00e9tition entre chercheurs, d%u00e9j%u00e0 rude en Belgique, risque de le devenir encore davantage ! J%u2019esp%u00e8re qu%u2019il restera quand m%u00eame une petite place pour moi et que je r%u00e9ussirai %u00e0 mener %u00e0 bien mes id%u00e9es de projets postdoc !%u00a0%u00bb M%u00eame constat chez Georgios Petrellis%u00a0: %u00ab%u00a0Tous les chercheuses et chercheurs am%u00e9ricains que j%u2019ai rencontr%u00e9s me sont infiniment sup%u00e9rieurs. M%u00eame si je me donne %u00e0 fond dans mes recherches, ils me sont sup%u00e9rieurs, c%u2019est un fait. Mais nous nous devons de leur tendre la main !%u00a0%u00bb Pourquoi ? %u00ab%u00a0Parce que, pour un chercheur ou une chercheuse, il n%u2019y a rien de plus terrible que de devoir arr%u00eater de chercher, r%u00e9sume Gilles Rademaker. Et puis, parce que ce sont de tr%u00e8s bons chercheurs et chercheuses, qui peuvent nous apprendre beaucoup de choses !%u00a0%u00bbBougeons-nous !Juliette Faure, par contre, n%u2019est pas encore certaine que l%u2019accueil des chercheurs am%u00e9ricains soit une urgence imm%u00e9diate.%u00ab%u00a0Comme tout le monde, je suis dans l%u2019expectative. Il y a beaucoup d%u2019effets d%u2019annonces, beaucoup de r%u00e9cits individuels troublants, aussi, mais il est difficile de d%u00e9terminer %u00e0 quel point les changements mis en %u0153uvre sont structurants. %u00c0 l%u2019heure actuelle, les nouvelles r%u00e8gles du jeu manquent encore de visibilit%u00e9.%u00a0%u00bb Mais, comme ses coll%u00e8gues, elle reconna%u00eet que cette situation in%u00e9dite peut %u00eatre une le%u00e7on pour nous. %u00ab%u00a0Et surtout une invitation %u00e0 nous bouger, insiste Lo%u00efc Fierens. Comme les Am%u00e9ricains, nous avons tendance %u00e0 nous endormir dans une s%u00e9curit%u00e9 qui est peut-%u00eatre plus fragile que nous ne le croyons. Ici, en Europe, en Belgique, il est temps de recr%u00e9er du sens, de recr%u00e9er de la coh%u00e9sion sociale, de lutter contre le chacun pour soi.%u00a0%u00bb Marie-Fran%u00e7oise Dispa%u00a9 iStock