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                                    31%u2013 FNRS.NEWS 134-JUIN 2025scientifique aux %u00c9tats-Unis d%u00e9pendront surtout des r%u00e9actions des acteurs et actrices du milieu scientifique. %u00ab%u00a0Les institutions scientifiques n%u2019ont pas d%u2019autre choix, aujourd%u2019hui, que de r%u00e9sister.L%u2019adaptation ne sert %u00e0 rien. Quand elles c%u00e8dent sur quelque chose, elles sont attaqu%u00e9es sur un autre flanc%u00a0%u00bb, souligne Luca Tomini. Un constat partag%u00e9 par JeanBenoit Pilet%u00a0: %u00ab%u00a0C%u2019est la place des institutions scientifiques et universitaires dans la soci%u00e9t%u00e9 am%u00e9ricaine qui est fondamentalement remise en cause. On entre donc sans doute dans un conflit ouvert et de longue dur%u00e9e o%u00f9 les universit%u00e9s, pour ne citer qu%u2019elles, vont devoir r%u00e9fl%u00e9chir %u00e0 leur capacit%u00e9 %u00e0 r%u00e9sister non seulement financi%u00e8rement et r%u00e9glementairement, mais aussi %u00e0 r%u00e9activer leur r%u00f4le de contre-pouvoir. En somme, est-ce qu%u2019elles vont %u201cjuste%u201d r%u00e9sister ou %u00eatre au c%u0153ur de la contre-mobilisation ? Car les leaders des universit%u00e9s ont les r%u00e9seaux et les moyens de s%u2019articuler avec les leaders d%u00e9mocrates, ainsi qu%u2019avec des mouvements de la soci%u00e9t%u00e9 civile.%u00a0%u00bb%u00ab%u00a0Je pense que cela risque de mener %u00e0%u00a0une polarisation encore plus grande aux %u00c9tats-Unis, un pays d%u00e9j%u00e0 tr%u00e8s polaris%u00e9, notamment entre les %u00e9lites des%u00a0universit%u00e9s et l%u2019%u00e9lectorat de Trump, qui va se dire %u201cregarde, ils se battent pour leur argent, leur fonctionnement, loin de mes pr%u00e9occupations%u201d. Avec, comme corollaire, que les attaques physiques et verbales, en%u00a0ligne et hors ligne, envers les scientifiques et les journalistes risquent d%u2019augmenter, en particulier sur les sujets lanc%u00e9s par le politique%u00a0%u00bb, rel%u00e8ve la politologue Nathalie%u00a0Brack.Plusieurs sc%u00e9narios possiblesManuel Cervera-Marzal dessine trois sc%u00e9narios envisageables %u00e0 ce jour. %u00ab%u00a0Le sc%u00e9nario du pire, c%u2019est que Trump passe%u00a0de dirigeant d%u00e9mocratiquement %u00e9lu aux pratiques autoritaires %u00e0 dictateur. L%u00e0,%u00a0la%u00a0science serait sap%u00e9e dans ses fondements m%u00eames aux %u00c9tats-Unis. Un autre sc%u00e9nario est celui du r%u00e9veil social et politique. On voit que des milliers d%u2019Am%u00e9ricains manifestent et que le parti d%u00e9mocrate commence %u00e0 sortir de sa r%u00e9serve. %u00c0 cela s%u2019ajoutent les remous sur les march%u00e9s financiers. Ce qui pourrait ralentir Trump. Enfin, un sc%u00e9nario tr%u00e8s optimiste serait celui d%u2019un v%u00e9ritable r%u00e9veil des consciences et des%u00a0luttes, men%u00e9 par les scientifiques eux-m%u00eames. Que ces derniers aient l%u2019intelligence politique de tisser des actions avec d%u2019autres secteurs et%u00a0que la d%u00e9fense de la science s%u2019%u00e9largisse %u00e0%u00a0celle d%u2019autres causes, celles des femmes, des minorit%u00e9s, des journalistes, etc.%u00a0%u00bb%u00ab%u00a0Fondamentalement, c%u2019est une bataille pour %u00e9tablir qui est l%u00e9gitime de dire ce qui est vrai et ce qui ne l%u2019est pas. C%u2019est un d%u00e9fi en d%u00e9mocratie %u00e0 l%u2019heure actuelle, les autorit%u00e9s de la connaissance sont remises en cause%u00a0%u00bb, souligne Nathalie Brack.Les politologues Luca Tomini et JeanBenoit Pilet gardent aussi %u00e0 l%u2019esprit que %u00ab%u00a0l%u2019un des contre-pouvoirs principaux aux %u00c9tats-Unis, ce sont les %u00e9lections somme toute assez fr%u00e9quentes%u00a0: celles de juges pour les cours supr%u00eames des %u00c9tats (comme celles du Wisconsin le 1er avril 2025), ou encore, bien%u00a0s%u00fbr, les %u00e9lections de mi-mandat qui auront lieu en 2026, dans un an et demi, donc pas si loin. Ainsi, m%u00eame si Trump a gagn%u00e9 les %u00e9lections, il n%u2019est pas tranquille pour cinq ans%u00a0%u00bb, rappellent-ils. Dans cette veine optimiste, prenons pour mots de la fin ceux de Manuel Cervera-Marzal%u00a0: %u00ab%u00a0Trump avait succ%u00e9d%u00e9 %u00e0 Obama. On peut imaginer un basculement inverse.%u00a0%u00bb Madeleine CenseLes institutions scientifiques n%u2019ont pas d%u2019autre choix, aujourd%u2019hui, que de r%u00e9sister.%u2009Lucas Tomini, Chercheur qualifi%u00e9 FNRS, Cevipol, ULB
                                
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