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                                    36%u2013 FNRS.NEWS 135-OCTOBRE 2025 N E U R O S C I E N C E S Son parcours atypique fait de Christophe Varin un atout ind%u00e9niable dans un laboratoire de recherches%u00a0: ing%u00e9nieur de formation, il a suivi des %u00e9tudes sup%u00e9rieures tr%u00e8s g%u00e9n%u00e9ralistes pour ensuite se sp%u00e9cialiser dans les neurosciences. Ce profil s%u2019est r%u00e9v%u00e9l%u00e9 int%u00e9ressant pour l%u2019ULB qui a r%u00e9ussi %u00e0 lui faire quitter la France. Christophe VarinComprendre le fragile %u00e9quilibre entre activation et inhibition des actionsSi son parcours acad%u00e9mique l%u2019a d%u2019abord amen%u00e9 vers les m%u00e9andres du sommeil, notamment via sa th%u00e8se de doctorat, Christophe Varin est d%u00e9sormais actif dans l%u2019autre versant, l%u2019%u00e9veil, en particulier dans l%u2019%u00e9tude des mouvements ou comportements incontr%u00f4l%u00e9s, ou dans la compr%u00e9hension de ce qui provoque la s%u00e9lection d%u2019une action ou une autre. %u00ab%u00a0Ceci s%u2019inscrit dans la continuit%u00e9 de mes recherches sur ce qui se joue durant le sommeil et au cours desquelles je tentais de comprendre ce qu%u2019il se passait dans les r%u00e9seaux de neurones de l%u2019hypothalamus dans l%u2019alternance entre les diff%u00e9rents %u00e9tats de sommeil. Ici, je m%u2019int%u00e9resse %u00e0 ce qui provoque l%u2019alternance, durant l%u2019%u00e9veil, dans les comportements ou les actions. Cela se passe au niveau des ganglions de la base qui sont importants dans le contr%u00f4le moteur et l%u2019apprentissage de nouvelles actions. Des dysfonctionnements dans ces r%u00e9gions expliquent un certain nombre de sympt%u00f4mes, notamment dans la maladie de Parkinson, la schizophr%u00e9nie, les troubles du spectre autistique, mais aussi dans l%u2019addiction.%u00a0%u00bbDu TDAH %u00e0 la schizophr%u00e9nie, en passant par ParkinsonDans ces troubles ou maladies, il n%u2019existe pas un seul endroit du cerveau qui dicte le comportement : plusieurs structures dysfonctionnent. %u00ab%u00a0La structure des ganglions de la base repose sur deux voies parall%u00e8les : l%u2019une qui facilite l%u2019action, l%u2019autre qui l%u2019inhibe, la bloque. Une perte de l%u2019%u00e9quilibre entre ces deux voies pourrait expliquer qu%u2019une personne est hyperactive ou pr%u00e9sente des comportements ou mouvements incontr%u00f4l%u00e9s : soit du fait d%u2019une hyperactivit%u00e9 de la voie facilitatrice de l%u2019action, soit du fait d%u2019une hypoactivit%u00e9 de celle qui inhibe l%u2019action. C%u2019est une hypoth%u00e8se qui est envisag%u00e9e dans le TDAH (le trouble du d%u00e9ficit de l%u2019attention avec ou sans hyperactivit%u00e9). Et qui pourrait aussi s%u2019%u00e9tendre, en miroir, %u00e0 la maladie de Parkinson qui, elle, est due %u00e0 une l%u00e9sion des neurones dopaminergiques. Car ces deux voies de contr%u00f4le (activateur-inhibiteur) expriment des r%u00e9cepteurs diff%u00e9rents %u00e0 la dopamine : soit des r%u00e9cepteurs activateurs dans la voie qui facilite le d%u00e9clenchement de l%u2019action, soit des r%u00e9cepteurs inhibiteurs dans l%u2019autre voie. Or, la perte de dopamine entra%u00eene une hypoactivit%u00e9 dans la voie facilitatrice et une hyperactivit%u00e9 dans la voie inhibitrice de l%u2019action. Ce d%u00e9s%u00e9quilibre peut expliquer les sympt%u00f4mes moteurs de la maladie de Parkinson, comme la rigidit%u00e9 musculaire d%u2019une part, et la lenteur d%u2019autre %u00a9 Danny Gys
                                
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