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46%u2013 FNRS.NEWS 134-JUIN 2025plus les partager. Si cela doit se produire et si les coupes budg%u00e9taires annonc%u00e9es sont effectives, cela aura des r%u00e9percussions pour de nombreux chercheuses et chercheurs europ%u00e9ens qui travaillent en partenariat ou qui sont financ%u00e9s par des budgets am%u00e9ricains.%u00a0%u00bb%u00ab%u00a0C%u2019est la continuit%u00e9 de la recherche climatique en Europe ainsi que la production de r%u00e9sultats et de donn%u00e9es de%u00a0qualit%u00e9 qui sont menac%u00e9es, de m%u00eame que l%u2019innovation en g%u00e9n%u00e9ral%u00a0%u00bb, redoute Brice No%u00ebl. %u00ab%u00a0Les premiers p%u00e9nalis%u00e9s par les coupes budg%u00e9taires seront malheureusement les plus jeunes chercheuses et chercheurs, souvent tr%u00e8s dynamiques. Par cons%u00e9quent, les seniors auront davantage de travail et subiront une plus forte pression. Ils devront d%u00e8s lors revoir leurs ambitions de recherche %u00e0 la baisse. Cela peut cr%u00e9er des pertes d%u2019expertise qui risquent de mener %u00e0 une moins bonne compr%u00e9hension des impacts du r%u00e9chauffement climatique.%u00a0%u00bb%u00ab%u00a0%u00c0 cela, il faut encore ajouter la censure qui emp%u00eacherait des chercheuses et chercheurs europ%u00e9ens collaborant avec des Am%u00e9ricains de publier certains de leurs travaux. Cela engendrerait un d%u00e9sint%u00e9r%u00eat des scientifiques envers certains sujets essentiels, au profit d%u2019autres moins %u201cclivants%u201d qui ne mettraient pas en p%u00e9ril leurs emplois et leurs possibilit%u00e9s de financement.%u00a0%u00bbLe droit comme protectionM%u00eame si ses propres recherches ne sont pas entrav%u00e9es pour l%u2019instant, Delphine Misonne d%u00e9plore le fait que son travail soit impact%u00e9 dans sa substance. %u00ab%u00a0Ce qui est en jeu, c%u2019est un d%u00e9nigrement de l%u2019id%u00e9e m%u00eame de mobiliser le droit en vue d%u2019offrir des r%u00e9ponses aux probl%u00e8mes environnementaux et climatiques.%u00a0%u00bb Mais elle observe aussi que des m%u00e9canismes de r%u00e9sistance se mettent en place. %u00ab%u00a0C%u2019est pour partie au sein du droit que se trouvent les r%u00e9ponses pour lutter contre l%u2019attitude despotique de l%u2019administration Trump. On verra ce que donnent les actions en justice. Par ailleurs, le travail de veille de nature %u201cm%u00e9morielle%u201d est d%u2019une grande importance pour y voir plus clair%u00a0: des banques de donn%u00e9es listent la multitude de mesures prises par cette administration pour faire taire la science et faire reculer les r%u00e9glementations climatiques. Cela%u00a0permet de garder la trace des initiatives de d%u00e9r%u00e9gulation, qui vont jusqu%u2019%u00e0 remettre en question le fait que le CO2 est un polluant de l%u2019atmosph%u00e8re, dans l%u2019intention de fragiliser l%u2019assise l%u00e9gale des mesures en place. En ce qui concerne la question des financements, des %u0153uvres philanthropiques ont annonc%u00e9 prendre le relais de l%u2019%u00c9tat f%u00e9d%u00e9ral am%u00e9ricain pour soutenir le secr%u00e9tariat onusien de l%u2019Accord de Paris sur le climat. Il sera %u00e9galement int%u00e9ressant d%u2019observer comment certains %u00c9tats, comme ceux de New York et%u00a0de Californie, entreront en r%u00e9sistance pour garder le cap sur les objectifs auxquels ils adh%u00e8rent.%u00a0%u00bbUne chance pour%u00a0l%u2019Europe ?%u00c0 voir aussi dans quelle mesure tous ces %u00e9v%u00e9nements ne vont pas finalement ouvrir une belle fen%u00eatre d%u2019opportunit%u00e9s %u00e0 l%u2019Europe. Delphine Misonne n%u2019envisage pas du tout les choses comme cela. %u00ab%u00a0La science est universelle, et sa d%u00e9fense internationale. L%u2019environnement et le%u00a0climat sont des th%u00e9matiques globales, les%u00a0donn%u00e9es circulent sur toute la plan%u00e8te, les conversations sont transnationales. Et donc, si on tousse %u00e0 Washington, on va %u00e9ternuer %u00e0 Bruxelles. La recherche, ce ne sont pas des pr%u00e9s carr%u00e9s, c%u2019est plut%u00f4t une solidarit%u00e9 internationale par rapport %u00e0%u00a0des enjeux mondiaux. %u00c9videmment, il y aura peut-%u00eatre une vitalit%u00e9 qui va se d%u00e9placer, mais on ne peut pas se r%u00e9jouir de ce type de%u00a0d%u00e9veloppement.%u00a0%u00bbBrice No%u00ebl consid%u00e8re toutefois que l%u2019Europe pourrait effectivement gagner en visibilit%u00e9, en influence et en performance en ce qui concerne les recherches climatiques et environnementales, car elle ne manque pas d%u2019atouts. %u00ab%u00a0Certains des plus grands laboratoires de climatologie polaire se trouvent sur notre continent. Nous avons beaucoup de connaissances et d%u2019expertise dans ce domaine. Nous disposons aussi de mod%u00e8les climatiques performants, d%u2019observations et de satellites europ%u00e9ens.%u00a0%u00bbMais il nuance. %u00ab%u00a0M%u00eame si cela semble une id%u00e9e plaisante, tout le monde devrait continuer %u00e0 collaborer et %u00e0 prendre ses responsabilit%u00e9s pour r%u00e9duire les impacts Brice No%u00ebl Chercheur qualifi%u00e9 FNRS, Laboratoire de climatologie, ULi%u00e8geC%u2019est la continuit%u00e9 de la%u00a0recherche climatique en Europe ainsi que la%u00a0production de r%u00e9sultats et de donn%u00e9es de qualit%u00e9 qui sont menac%u00e9es. Pour aller plus loin, Brice No%u00ebl aborde ici le risque de climato-indiff%u00e9rence li%u00e9 aux mesures de l%u2019administration am%u00e9ricaine. Il fait la diff%u00e9rence avec la climato-fatigue r%u00e9sultant, quant %u00e0 elle, de la surm%u00e9diatisation parfois alarmiste des effets du changement climatique sur notre environnement. De nombreux r%u00e9sultats de recherche parfois contradictoires sont en effet communiqu%u00e9s au public sans confirmation qu%u2019ils font bien l%u2019objet d%u2019un consensus scientifique. Il faut communiquer %u00ab%u00a0des faits scientifiques de mani%u00e8re simple et honn%u00eate%u00a0%u00bb, insiste Brice No%u00ebl.MENACES SUR LA RECHERCHE