Votre navigateur ne supporte pas le javascript 🔬🧠💧 Cartographie de l'état cérébral fonctionnel en apnée
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🔬🧠💧 Cartographie de l'état cérébral fonctionnel en apnée

➡ La pratique de l’apnée induit des modifications cérébrales proches de celles liées à la méditation, mais pas identiques. C’est ce que montre une expérience menée sur le champion du monde d’apnée, Guillaume Néry.

👩‍🔬👨‍🔬 L’article publié dans Brain Structure and Function compte parmi ses auteurs des chercheurs et une chercheuse FNRS du GIGA Consciousness de l'Université de Liège :
🔹 Steven Laureys, Directeur de recherches FNRS
🔹 Olivia Gosseries, Chercheuse qualifiée FNRS
🔹 Rajanikant Panda, Aspirant FNRS
🔹 Leandro Sanz, Aspirant FNRS

🌬L'apnée volontaire met en valeur l'adaptabilité humaine extrême chez des individus entraînés comme le sont les plongeurs libres professionnels. Cette recherche a permis d’évaluer l'adaptation psychologique et physiologique et les changements fonctionnels cérébraux par électroencéphalographie (EEG) et imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) à 6,5 minutes d'apnée statique sèche (hors de l’eau) réalisée par un champion du monde d'apnée, Guillaume Néry.

📈 En comparaison avec l'état de repos au départ, il est apparu que l'apnée était caractérisée par une augmentation de la puissance EEG et de la connectivité fonctionnelle dans la bande alpha, ainsi que par une diminution de la connectivité de la bande delta. Quant à la connectivité IRMf, elle a augmenté dans le réseau en mode par défaut (DMN) et les zones visuelles, mais a diminué dans les cortex pré- et post-centraux.

🧠 Bien que ces changements se soient produits dans des régions recouvrant les signatures cérébrales de plusieurs pratiques de méditation, ils présentent également des caractéristiques spécifiques qui suggèrent une intégration somatosensorielle altérée. Cet état est caractérisé par un sentiment de bien-être, voire de « pure conscience », alternant ou coexistant avec une augmentation du contrôle cognitif, nécessaire pour soutenir une longue apnée volontaire mais aussi pour l’arrêter dans la dernière phase, la plus dangereuse mais aussi la plus agréable, selon ce que rapportent les plongeurs eux-mêmes.

Ces résultats EEG et IRMf pourraient donc refléter cette capacité des apnéistes d'élite à créer un état de dissociation sensorielle lors d'une apnée prolongée. Ils pourraient contribuer à améliorer la qualité de vie de certains patients, atteints de douleurs chroniques par exemple.

➕ L'article, publié dans Brain Structure and Function : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34420066/ 


(c) Steven Laureys / ULiège