Votre navigateur ne supporte pas le javascript Isolement spatial, contagion et maladie au sein de la fourmilière
DONS | |

L'actualité chercheurs

Isolement spatial, contagion et maladie au sein de la fourmilière

➡ Claire Detrain, Directrice de recherches FNRS au sein du Service d’écologie sociale de l'ULB - Université libre de Bruxelles est co-autrice d'une nouvelle publication portant sur l'observation du « sickness syndrome » chez les inverstébrés.

↔️ Lors de la crise sanitaire, la distanciation sociale est apparue comme une mesure simple mais efficace contre la propagation des maladies. Le contrôle sanitaire est également un enjeu fondamental dans les sociétés d’insectes où des centaines, parfois des milliers, d’individus apparentés interagissent en permanence dans l’espace confiné de la ruche ou de la fourmilière.

🐜 Chez les fourmis, un individu infecté par un pathogène tend à quitter la colonie et à mourir isolé prévenant ainsi le déclenchement d’une épidémie. De prime abord, cet isolement socio-spatial semble le fruit d’une décision spontanée voire altruiste de la fourmi contaminée en relation directe avec sa contagiosité.

Contre toute attente, chez la fourmi rouge, Myrmica rubra, une ouvrière contaminée par des spores pathogènes n'abandonne son nid que très tardivement lorsque l’individu infecté n’est plus contagieux. A ce stade, l’ouvrière qui s’isole n’est plus contaminante pour ses congénères car elle ne porte plus de spores libres sur sa cuticule, ces particules pathogènes ayant été nettoyées ou ayant pénétré le corps de l’ouvrière malade. L’isolement spatial n’est donc pas un comportement sanitaire actif visant directement à limiter la transmission de spores pathogènes libres aux autres membres de la colonie. Il s’agit plutôt d’un comportement non-spécifique résultant d’une altération générale de la physiologie de l’individu et n’apparaissant que tardivement avec le développement de la maladie.

🔎 Ce travail permet d’étendre aux invertébrés le concept de « sickness syndrome », dont les caractéristiques, notamment l’isolement spatial de l’individu malade, sont partagées par de nombreuses espèces animales.

L'article, publié dans le Journal of Insect Physiology

(c) H. Pereira