Benoît Vanhollebeke, Professeur à l'ULB, est l'un des deux lauréats du Prix Lambertine Lacroix 2024. L'intitulé de son travail de recherche récompensé est "Blood-brain barrier: from molecular mechanisms to intervention strategies". Rencontre avec le chercheur.
Expliquez-nous en quoi consistent les recherches pour lesquelles vous avez été récompensé par le Prix Lambertine Lacroix.
"Les fonctions ancestrales des vaisseaux sanguins sont, en autres, d’apporter l’oxygène, d’éliminer les déchets métaboliques, et de permettre la surveillance immunitaire à travers l’organisme. Reflétant ces fonctions communes, la formation de nouveaux vaisseaux sanguins par l’angiogenèse suit une logique cellulaire et moléculaire quasi universelle, déclenchée par la faible pression partielle en oxygène dans les tissus se développant au-delà de la limite de diffusion de l’oxygène moléculaire. Malgré cette apparente unité fonctionnelle et morphologique, les vaisseaux sanguins sont hautement hétérogènes dans les différents organes qu’ils irriguent, où ils participent activement à l’organogenèse, à la physiologie et au métabolisme tissulaire. Le cerveau constitue un paradigme extrême d’une telle spécialisation vasculaire, où les cellules endothéliales tapissant la lumière des vaisseaux forment la barrière hémato-encéphalique. Cette barrière neuroprotectrice assure l’homéostasie cérébrale et protège le cerveau des composants toxiques circulant dans le sang. Notre laboratoire étudie le développement de la barrière hémato-encéphalique. Nous sommes plus particulièrement intéressés à comprendre comment l’angiogenèse cérébrale, un processus de migration collective impliquant une dynamique membranaire importante, peut être coordonnée fonctionnellement et temporellement avec le développement des propriétés restrictives de la barrière hémato-encéphalique, qui imposent des contraintes de rigidité et de stabilité des contacts intercellulaires a priori opposées. Nos travaux ont permis de découvrir différents acteurs moléculaires régulant ce processus, dont certains pourraient avoir des implications translationnelles dans le traitement de pathologies neurologiques où la barrière hémato-encéphalique dysfonctionne."
Quel est votre sentiment en tant que lauréat de ce Prix ?
"L’obtention du Prix Lambertine Lacroix est assurément un signal très positif et gratifiant. Je suis très reconnaissant envers la Fondation Lambertine Lacroix et le FNRS de mettre nos travaux de la sorte en lumière."
Que pensez-vous que cette récompense puisse vous apporter ?
"Cette récompense est celle d’une équipe. J’ai le privilège et plaisir quotidien de travailler avec une équipe formidable de chercheurs particulièrement motivés et passionnés. Je suis convaincu que cette reconnaissance va nous conforter collectivement à poursuivre nos travaux, en nous laissant guider par la seule envie d’explorer plus avant le terreau fertile des sciences neurovasculaires, une discipline en plein essor."
