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L'actualité chercheurs

Mouvements oculaires pendant la lecture chez des lecteurs novices et expérimentés : Impact du niveau de lecture ou de la maturation physiologique ?

➡️ Deux chercheuses de l'ULB - Université libre de Bruxelles, Julia Justino, Aspirante FNRS et Régine Kolinsky, Directrice de recherches FNRS, viennent de publier un article dans Acta Psychologica.
➡ Elles examinent et présentent les données pertinentes de la littérature sur les mouvements oculaires dans la lecture, de l'enfance à l'âge adulte. En particulier, les deux chercheuses discutent des différences constatées dans les mouvements oculaires pendant la lecture entre les enfants de différents groupes d'âge et de différents niveaux de lecture et les lecteurs adultes compétents en termes de reconnaissance des mots et de traitement des phrases.
➡ Deux hypothèses qui expliquent les différences entre les mouvements oculaires des enfants et des adultes pendant la lecture sont examinées de manière critique : l'une concerne l'âge de la lecture lui-même - les changements dans les mouvements oculaires pendant la lecture sont régulés par le niveau de maîtrise de la lecture et son automatisation - et l'autre concerne le rôle de la maturation du contrôle oculomoteur et, par conséquent, ses changements possibles dans les mouvements oculaires pendant la lecture.
➡ Enfin, les scientifiques dressent la liste des lacunes dans le domaine de la recherche et suggèrent que les recherches futures bénéficient de l'étude des mouvements oculaires pendant la lecture chez des adultes anciennement analphabètes qui sont en train d'apprendre à lire, afin d'isoler les facteurs liés à la lecture et à la maturation.

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Représentation similaire de la forme d’objet codée dans le cortex occipitotemporal inférolatéral des personnes voyantes et aveugles précoces

➡ Une équipe de scientifiques italiens et belges, dont Olivier Collignon, Chercheur qualifié FNRS UCLouvain – Université catholique de Louvain, vient de publier le résultats de ses travaux dans PLOS.
➡ Nous pouvons évaluer la forme d’un objet par la vision ou le toucher. Des études antérieures ont suggéré que le cortex occipitotemporal inférolatéral (ILOTC) met en œuvre des représentations de forme supramodales car il réagit davantage à la vue ou au contact d’objets qu’à des textures informes. Cependant, une telle activation dans la partie antérieure de la voie visuelle ventrale pourrait être due à la représentation conceptuelle d’un objet ou à une imagerie visuelle déclenchée par le toucher d’un objet.
➡ Les chercheurs ont abordé ces possibilités en comparant directement la forme et les représentations conceptuelles d’objets chez les participants aveugles précoces (qui manquent d’expérience visuelle / imagerie) et voyants.
➡ Ils ont constaté que l’ILOTC bilatéral dans les deux groupes montrait une activation plus forte lors d’une tâche de vérification de forme que lors d’une tâche de vérification conceptuelle effectuée sur les noms des mêmes objets artificiels. De plus, l’activité distribuée dans l’ILOTC codait la similitude de forme, mais pas l’association conceptuelle entre les objets.
➡ Outre l’ILOTC, les auteurs de la publication ont également trouvé une représentation de forme dans les cortex prémoteurs ventraux bilatéraux des deux groupes et le sillon intrapariétal (IPS), un circuit frontopariétal relatif à la préhension d’objets et au traitement haptique. En revanche, la tâche de vérification conceptuelle a activé le réseau cérébral périsylvien gauche des deux groupes relatif au traitement du langage et, fait intéressant, le cuneus chez les participants aveugles précoces seulement. L’ILOTC avait une connectivité fonctionnelle plus forte au circuit frontopariétal qu’au réseau périsylvien gauche, formant une structure modulaire spécialisée dans la représentation des formes.
➡ Ces résultats confirment de manière concluante que l’ILOTC implémente sélectivement la représentation de forme indépendamment de l’expérience visuelle, et cette fonctionnalité unique provient probablement de sa connexion privilégiée au circuit haptique frontopariétal.

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Gestion de l’ambiguïté sémantique dans le vieillissement : étude des sous-processus de la sélection

➡ Traiter l’ambiguïté sémantique implique une sélection (comprenant inhibition et gestion d’interférence) proposée comme altérée lors du vieillissement. Cependant, la littérature n’indique pas s’il y aurait une altération différentielle de l’inhibition et de l’interférence.
➡ Via une tâche d’association entre mots, selon une règle sémantique forçant l’inhibition, en présence ou absence de distracteurs sémantiques (stimulant l’interférence), des chercheurs de UMONS, dont Sandra Invernizzi, Boursière FRESH ont mesuré différentiellement ces processus chez 69 participants âgés et 65 jeunes.
➡ La première règle d’association requérait soit de choisir un synonyme pour un mot homonyme (ex. accès), selon son sens dominant (ex. entrée) ou celui subordonné (ex. poussée), soit selon une caractéristique commune (« couleur » ; ex. cerise-sang). « Subordonné » et « caractéristique » imposent une inhibition du sens dominant ou des caractéristiques non pertinentes. Un distracteur (parfois) relié sémantiquement impose une gestion de l’interférence.
➡ Ces recherches, qui ont fait l'objet d'une publication dans la "Revue Neurologique", ont été subsidiées par le FNRS.

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Au-delà de la déseuropéanisation

➡ Repenser la diversité des (non-)changements des politiques publiques post-Brexit au Royaume-Uni.
➡ Agathe Piquet est Chargée de recherches FNRS Université Saint Louis-Bruxelles, elle est co-auteur de cet article publié dans "Gouvernement & action publique".
➡ La recherche sur l’européanisation s’est longtemps révélée optimiste quant aux effets transformateurs de l’Union européenne sur les politiques publiques. Toutefois, l’érosion de l’attractivité du projet européen a mené au développement d’un agenda de recherche autour de la déseuropéanisation.
➡ Si ces travaux soulèvent des interrogations nouvelles, ils prêtent encore peu d’attention aux obstacles à la déseuropéanisation et n’interrogent que rarement les différents types de (non-)changement de l’action publique qui pourraient découler des appels à la déseuropéanisation émis par une partie des acteurs politiques et l’opinion publique.
➡ Cet article élabore un cadre d’analyse bidimensionnel pour fournir à la recherche dédiée à l’influence de l’Europe sur les politiques publiques des outils plus précis et nuancés dépassant le débat binaire européanisation v. déseuropéanisation.
➡ Pour illustrer leurs propos, les chercheuses mobilisent le cas de l’action publique post-Brexit et montrent que si cet événement pouvait a priori donner lieu à des processus majeurs de déseuropéanisation, les sentiers empruntés par l’action publique ont été divers en fonction des processus préexistants d’européanisation.

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L’institution comme support de relations - Hegel philosophe du droit – et des obligations

➡ Lire la publication de Louis Carré, Chercheur qualifié FNRS Université de Namur dans "Hegel et le droit" (2023), paru aux Editions Panthéon-Assas, pages 37 à 50.
➡ Dans les Principes de la philosophie du droit, Hegel donne à l’idée de réciprocité des droits et des obligations une place centrale qui n’a que peu souvent été soulignée par les commentateurs.
➡ Que l’exercice d’un droit s’accompagne d’une série d’obligations et qu’à l’inverse l’obligation se fonde sur la reconnaissance de certains droits paraît trop trivial pour mériter l’attention. Hegel propose pourtant de ce principe bien connu (pas de droits sans obligations ni d’obligations sans droits) un traitement original qui a partie liée avec sa refonte de ces deux notions de « droit » et d’« obligation ».
➡ La systématique hégélienne entend en effet procéder à l’élargissement du domaine du droit par rapport au « droit juridique borné ». Le droit comme « être-là de toutes les déterminations de la liberté » n’est pas à comprendre au sens strict d’une permission (Rechtsgebot) ou d’une interdiction (Rechtsverbot) émanant d’une autorité légale positive.
➡ Les Principes présentent par exemple une série de droits (et d’obligations) proprement « éthiques » liés à l’institution de la famille, dont la validité ne dépend pas d’une tierce autorité chargée de les faire respecter. Le droit qui revient à l’enfant d’être éduqué à l’exercice de sa liberté et son obligation concomitante de respecter l’autorité de ses parents ne font pas l’objet d’une formalisation légale stricto sensu, mais ressortissent à la teneur éthique propre aux relations intrafamiliales.
➡ Par extension, Hegel se refuse à considérer l’obligation du seul point de vue moral pour, à nouveau, l’ouvrir à une dimension « éthique » plus large…

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