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L'actualité chercheurs

Changement climatique et perte de masse des glaciers

Xavier Fettweis, ancien Maître de recherches FNRS à l’Université de Liège (jusqu'au 31/01/2022), est le co-auteur d’un article paru dans Nature Climate Change au sujet des glaciers arctiques, qui enregistrent des vents circumpolaires perturbés en raison du changement climatique.

Sur la terre, l’air chaud circule du sud vers le nord, depuis les régions équatoriales pour le cercle polaire arctique. Or, comme la Terre tourne, ce courant est naturellement dévié dans un courant d’ouest en est. C’est ce qu’on nomme le jet-stream, un courant habituellement circumpolaire (autour des pôles) mais qui, sous l’influence du réchauffement climatique, est aujourd'hui perturbé.

Les glaciers de l'Arctique réagissent de manière sensible à ces changements, notamment à travers une perte de masse croissante. Cette étude se base sur les bilans de masse des glaciers du Svalbard et du nord de l'Arctique canadien pour catégoriser la variabilité troposphérique et la circulation estivale associée au-dessus de l'Arctique.

Elle établit un lien entre les bilans de masse annuels des glaciers et leurs forçages atmosphériques respectifs depuis 1950, à l'aide des données satellitaires GRACE/GRACE-FO (2002-2021) ainsi que des modèles climatiques régionaux et des données de réanalyse (1950-2019). Il apparaît que le comportement asynchrone du bilan de masse entre les régions est devenu très probable depuis le début des années 2000, dépassant la plage de variabilité décennale précédente. La circulation troposphérique associée présente des schémas plus méridiens, une plus grande influence de l'advection de chaleur méridienne et une circulation estivale plus ondulée.

L'impact traçable sur les bilans de masse des glaciers souligne l'importance des changements climatiques dynamiques et thermodynamiques pour l'avenir de la perte de masse des glaciers, l'écologie arctique et les impacts sociétaux qui en découlent.

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🇦🇶 Carte aux trésors

☄️ Plus de 45.000 météorites ont déjà été récoltées en Antarctique par différentes équipes de recherche, ce qui équivaut à moins d’un sixième des 300.000 météorites qui seraient présentes à la surface de la calotte glaciaire.

➡️ Voilà pourquoi une équipe belgo-néerlandaise, pilotée par le Laboratoire de glaciologie de la Faculté des Sciences de l’ ULB - Université libre de Bruxelles et notamment par Veronica Tollenaar, Aspirante FNRS, a créé la première « carte aux trésors » des météorites en Antarctique, afin de faciliter la découverte de ces roches essentielles pour comprendre la formation et l’évolution du système solaire.

Comme le rapporte DailyScience, « lorsque des météorites tombent à la surface de la calotte Antarctique, elles sont généralement rapidement enfouies dans la calotte glaciaire sous les chutes de neige successives. » Lorsqu’elles rencontrent des chaînes de montagnes enfouies sous la glace, elles sont déviées de leur trajectoire et transportées avec les courants de glace vers la surface de la calotte dans les zones dites de glace bleue.

Les chercheurs ont donc combiné divers types d’observations dans un algorithme d’apprentissage automatique (« machine learning ») pour déterminer les zones à fort potentiel de récupération de météorites.

💬 « Nous avons identifié diverses zones inexplorées riches en météorites et relativement proches des stations de recherche. En visitant ces sites et en utilisant de nouvelles techniques sur le terrain, telles que des relevés par l’intermédiaire de drones, nous entrons définitivement dans une nouvelle ère de missions de collecte de météorites antarctiques », a expliqué Véronica Tollenaar à DailyScience.

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🩺🧠 Une approche innovante pour traiter les pathologies du cerveau

💊 Beaucoup de pathologies du cerveau sont étroitement lié à des défectuosités cérébrovasculaires majeures, dont le traitement est aujourd’hui impossible faute de médicaments. ➡️ Une découverte de chercheurs de l’ULB - Université libre de Bruxelles, sous la direction de Benoit Vanhollebeke, promoteur PDR-FNRS (Projet de recherche), fait aujourd’hui naître un nouvel espoir : ils ont réussi à développer une nouvelle classe de molécules corrigeant spécifiquement ces dysfonctionnements, tout en en démontrant l’efficacité dans des modèles murins. Ces résultats ont été publiés dans la revue Science. Plusieurs autres chercheurs de l’ULB et financés par le FNRS figurent parmi les auteurs de cet article :

🔹 Maud Martin, promotrice d’un M.I.S. (Mandat d’impulsion scientifique)-FNRS
🔹 Simon Vermeiren, Chargé de recherches FNRS
🔹 Aurélie De Groote, Aspirante FNRS
🔹 Alban de Kerchove d’Exaerde, Directeur de recherches FNRS
🔹 Eric Bellefroid, Promoteur d’un PDR-FNRS et Promoteur Télévie

🧑‍🔬👩‍🔬 Les chercheurs du Laboratoire de signalisation neurovasculaire (ULB Neuroscience Institute) se sont spécialisés dans l’étude des vaisseaux sanguins cérébraux et leurs dysfonctionnements. En étudiant les protéines contrôlant la formation de ces vaisseaux au cours de la vie embryonnaire, les chercheurs pensent aujourd’hui pouvoir identifier des cibles avec un potentiel thérapeutique prometteur.

🩸 Cette nouvelle étude montre que lorsque la cible est activée, les vaisseaux sanguins cérébraux dysfonctionnels rendus trop perméables par la pathologie retrouvent leur fonctionnalité d’origine : ils regagnent un ensemble de caractéristiques cellulaires et moléculaires qui limitent fortement les échanges entre le sang et le tissu neural (barrière hémato-encéphalique). Le cerveau se trouve donc à nouveau protégé des composants toxiques circulant dans le sang et la progression des pathologies est ralentie.
v 🔬 Les chercheurs souhaitent désormais explorer d’autres modèles expérimentaux de pathologies cérébrales qui pourraient bénéficier de cette approche innovante.

➕ La publication dans Science : https://www.science.org/doi/10.1126/science.abm4459 

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👩‍🦰 Femmes-objets : plus qu’une métaphore

➡ Philippe Bernard, Chercheur qualifié FNRS à l’ULB - Université libre de Bruxelles, s’entretient avec la linguiste Laurence Rosier dans un épisode de « Coffee & ExperTease » (ULB) autour de l’objectification du corps féminin et à l’approche du 8 mars « Journée internationale des droits des femmes ».

💬 « La notion de corps-objet, est-ce que c’est seulement une métaphore ou est-ce qu’au contraire, on a tendance à percevoir un corps comme un objet ? Quand on perçoit un corps comme sexualisé, on va avoir tendance à ne plus percevoir ce corps dans son ensemble mais de manière fragmentée, avec une attention qui va se porter sur les régions sexuelles », a-t-il expliqué.

Selon le chercheur, si les choses ont évolué au cours des dernières années, le combat contre l’objectification du corps, et en particulier du corps féminin, reste actuel.

💬 « Si on prend les insultes, cette thématique rejoint cette thématique de l’objectification dans la vie de tous les jours : on y retrouve les regards insistants qui vont se porter sur le corps et réduire quelqu’un à une partie de corps, mais également les commentaires sexistes et dénigrants qui portent sur l’apparence. »


👥🤖 Démocratie et progrès technique

➡️ Antoinette Rouvroy, philosophe juridique et Chercheuse qualifiée FNRS à l’Université de Namur, était l’invitée hier des Mardis des Bernardins, des tables-rondes qui interrogent les grands enjeux de notre société.

❓ Les algorithmes nous enferment ? On n'arrête pas le progrès ? Le data nous conditionne-t-il dans un nouveau mode de gouvernance technique ? Comment se sortir du déterminisme technologique ? Voici les questions au cœur de la table-ronde « La démocratie à l’épreuve du progrès technique » où Antoinette Rouvroy a débattu aux côtés d’Alexandre Monnin, philosophe, et un représentant du collectif Le Mouton Numérique.

La chercheuse a notamment commenté la notion de tournant numérique et de « gouvernementalité algorithmique » :
💬 « Aujourd’hui, à l’heure des big data, des algorithmes, de l’intelligence artificielle, nous ne sommes plus décrits par les systèmes informatiques, nous ne sommes plus même désignés en tant que sujets, en tant que citoyens, en tant même que consommateurs à la limite, mais nous sommes calculés, nous sommes finalement mobilisés, c’est-à-dire mis en mouvement mais à l’échelle quasiment du phéromone numérique, c’est-à-dire de nos traces les plus infimes, celles qui nous paraissent même asignifiantes à nos propres yeux. Nous sommes nous-mêmes recrutés comme acteurs dans cette transformation vers un mode de gouvernement de plus en plus spéculatif et donc extrêmement complices, complices essentiellement et voire incarnant littéralement la dernière recombinaison en date du capitalisme néolibéral. »

💬 « Face aux systèmes de décision automatisés et au calcul de score de risque à vocation prédictive, quelle place reste-t-il aux humains pour agir sur les possibles et la réalité ? Cherche-t-on la vérité ? », a interrogé la chercheuse.

💬 « Parler toujours de "consommateurs /utilisateurs" plutôt que de "citoyens" est symptomatique de la dérive de la situation », a encore ajouté Antoinette Rouvroy.