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L'actualité chercheurs

🇺🇦 Réfugiés : pourquoi le sort des Ukrainiens nous touche tant ?

➡ Marco Martiniello, Directeur de recherches FNRS à l’ Université de Liège et spécialiste des migrations, était l’invité de Déclic sur la RTBF. Il a commenté la protection temporaire accordée par l’Union européenne aux réfugiés ukrainiens.

💬 « Ce que va faire aujourd’hui le Conseil, c’est activer une Directive qui existe depuis 20 ans et qui n’a jamais été utilisée, même en 2015 lors du conflit en Syrie. Et donc quelque part, je pense qu’on peut regarder ça de façon assez positive : l’Europe met en route un instrument qui existe… c’est quelque chose qui nous permet de nous rapprocher de nos valeurs européennes. »

Plusieurs critères semblent expliquer pourquoi cette Directive a seulement été activée aujourd’hui, de même que les raisons d’un élan de solidarité envers les réfugiés nettement plus marqué qu’en 2015.

💬 « Il faut chercher peut-être dans le profil des exilés d’aujourd’hui par rapport à celui de ceux d’il y a sept ans (…) L’élan de solidarité a été très fort en Belgique en 2015 mais aujourd’hui, quand même, on voit qu’il y a quelque chose de différent (…) Dans notre imaginaire, il y a quand même les restes de la Guerre froide, l’Union soviétique, etc. (…) c’est un conflit qui est aussi très très proche (…) et puis, quelque part, c’est quelque chose d’assez inattendu, soudain et extrêmement intense et je pense que ça, ça a accru dans la population ce sentiment de solidarité. Mais je voudrais ajouter quand même qu’il y a aussi le fait que nous sommes face à des personnes européennes, blanches (…) peut-être un réflexe d’appartenance à une même couleur de peau. C’est un élément qu’il faut creuser. » Pour le chercheur, la guerre en Ukraine pointe donc aussi les contradictions de l’Europe en matière de politique d’asile.

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La décolonisation de l’espace public au cœur des débats bruxellois

Le groupe de travail mis en place par le gouvernement bruxellois pour entamer la réflexion sur les symboles de la colonisation dans l’espace public de la capitale a rendu son rapport de 250 pages. Il recommande notamment que la destruction des sculptures érigées à la mémoire de la colonisation doit demeurer exceptionnelle et dûment argumentée. Ces recommandations font toutefois débat entre historiens et politiques. ➡ Romain Landmeters, ancien Boursier FRESH-FNRS (2018-2021) à l'Université Saint-Louis - Bruxelles, était sur le plateau de BX1 pour aborder la décolonisation de l'espace public.

❓ Débaptiser des places, toucher à l'histoire dans l'espace public, une première ?
💬 "Ce ne serait pas la première fois qu'on le ferait, évidemment. Après la Première Guerre mondiale, il y a un certain nombre de noms de rues et de statues qui faisaient référence à la germanophilie bien présente dans l'espace public avant la Première Guerre mondiale, et cet espace public a changé puisque un certain nombre de groupes dans la société ne pouvait plus supporter la présence d'une mention germanophile.

❓ Décoloniser l'espace public, c'est réécrire l'histoire ?
💬 "Cette démarche, elle relève davantage de l'aspect politique que de l'aspect historique. Quand on dit réécrire l'histoire, c'est ce que mes collègues et moi-même avons choisi de faire comme métier. Notre travail, c'est continuellement de réécrire l'histoire. Donc ce n'est pas vraiment l'objet ni de ce rapport, ni de l'objet qui s'y trouve, c'est vraiment un projet éminemment politique et c'est aussi la raison pour laquelle je pense que les parlementaires doivent s'y investir."

❓ Est-ce que s'interroger sur la pertinence et les dérives de la décolonisation, ce n'est pas parfois perçu comme une attaque envers la monarchie belge ? Et est-ce que c'est ça qui rend le débat si électrique ?
💬 "C'est certainement toucher à la monarchie belge et pas seulement à Léopold II mais séparer la colonisation au moment de l'état indépendant du Congo de la colonisation au moment du Congo belge, et d'ailleurs c'est très présent dans le rapport qu'ont rendu les experts au niveau fédéral, on y trouve davantage de continuité dans la manière de coloniser, de pratiquer la colonisation que le contraire, et donc en fait je ne ferais pas de différence entre ces deux moments, mais il est clair que, comme le rôle de l'église a été important, le rôle de la monarchie et le rôle des entreprises coloniales belges a été très important donc l'un n'est pas dissociable de l'autre."

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🦠 La persistance des infections par HPV provoque le déséquilibre du microbiote vaginal

➡ Une recherche « multi-approches » menée par l'équipe de Michaël Herfs, Chercheur qualifié FNRS au Laboratoire de Pathologie Expérimentale (GIGA-Cancer) de l'Université de Liège et leurs partenaires (locaux et internationaux) met en évidence que les peptides innés sécrétés par la muqueuse cervicale/vaginale sont utilisés par les espèces prédominantes de Lactobacilles (L. crispatus, L. jensenii, L. iners) comme source d'acides aminés.

Dans un effort d’échappement aux réponses immunitaires, les papillomavirus humains (HPV) inhibent drastiquement l’expression de ces peptides antimicrobiens, favorisant in fine un déséquilibre de la flore vaginale.

➕ L'article scientifique publié dans la revue Nature Communications : https://www.nature.com/articles/s41467-022-28724-8

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Bataille de chiffres après sept jours de guerre en Ukraine

➡️ Valérie Rosoux, Directrice de recherches FNRS à l’UCLouvain – Université catholique de Louvain commente dans Le Soir les enjeux liés aux bilans du nombre de morts dans les conflits armés.

Après sept jours de guerre, alors que le ministère ukrainien de la Défense a annoncé que 5.840 soldats russes avaient jusqu’ici été tués par l’armée ukrainienne, le ministère russe de la Défense reconnaissait, de son côté, la mort de 498 de ses soldats. Des sources américano-européennes parlent elles plutôt de 2.000 soldats russes tués. Par ailleurs, selon les services d’urgence ukrainiens, plus de 2.000 civils ont déjà perdu la vie.

💬 « Dans tous les conflits, la question du nombre de morts dure des années », commente la chercheuse. « On ne sait toujours pas combien de fellaghas algériens ont été tués pendant la guerre d’Algérie : il n’y a pas de consensus sur ce bilan. S’y ajoute la douloureuse question des disparus. Ce sont ces bilans que l’on cherche toujours à cacher quand il y a eu violation directe des traités internationaux, des droits humains. Les descendants des victimes, eux, ne vont jamais arrêter leur combat en faveur de la vérité. C’est comme une cascade de montagne : on ne peut l’arrêter. Nous sommes face à un désastre vertigineux. Après un conflit armé, le temps de la reconstruction ne se compte pas en années, mais en générations ».

Depuis le début de la guerre, l’armée ukrainienne a par ailleurs affirmé avoir fait des dizaines de prisonniers et invité les mères de soldats russes capturés à « venir les chercher, à Kiev ». « C’est assez fin », analyse Valérie Rosoux. « Dans de nombreux conflits, en Argentine ou en Tchétchénie, on a vu les mères ou les grands-mères devenir actrices pour la paix. Même si, vu la réduction actuelle des libertés en Russie, je ne suis pas convaincue du poids qu’elles pourraient avoir face aux décisions politiques ».

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🧠 Démêler les composantes de la conscience

➡ Plusieurs chercheurs et chercheuses FNRS du GIGA-Consciousness de l’Université de Liège sont les co-auteurs d’une nouvelle étude publiée dans Nature sur la quantification de l'éveil et de la conscience dans les états modifiés de conscience :

🔹 Steven Laureys, Directeur de recherches FNRS
🔹 Olivia Gosseries, Chercheuse qualifiée FNRS
🔹 Rajanikant Panda, Aspirant FNRS
🔹 Aurore Thibaut, Chercheuse qualifiée FNRS
🔹 Leandro R. D. Sanz, Aspirant FNRS
🙂😴 La conscience peut être définie par deux composantes : l'éveil et la prise de conscience (expérience subjective). Cependant, les mesures de conscience neurophysiologiques capables de démêler ces composantes n'ont pour l’heure pas été rapportées.

🔎 Cette étude propose un indicateur de conscience explicable (ECI), qui utilise l'apprentissage en profondeur pour démêler les composantes de la conscience. Pour cela, elle se base sur des réponses électroencéphalographiques (EEG) à la stimulation magnétique transcrânienne dans diverses conditions, notamment le sommeil, l'anesthésie générale et les lésions cérébrales graves.

🧠 L'ECI quantifie simultanément l'éveil et la conscience dans des conditions physiologiques, pharmacologiques et pathologiques. Il apparaît ainsi que l'anesthésie induite par la kétamine et le sommeil à mouvements oculaires rapides avec une faible excitation et une conscience élevée se distinguent clairement des autres états. Cette étude montre par ailleurs que les régions pariétales seraient les plus pertinentes pour quantifier l'éveil et la conscience. L’ECI donne donc un aperçu des corrélats neuronaux des états modifiés de conscience.

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