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L'actualité chercheurs

La question du consensus scientifique

Ce lundi soir 21 mars 2022,

🔹 Olivier Sartenaer, Professeur de philosophie des sciences à l’Université de Namur et lauréat de la Bourse Wernaers/FNRS de Communication et vulgarisation scientifique 2019 et
🔹 Eric Muraillle, Maître de recherches FNRS au Laboratoire de Parasitologie de l' ULB - Université libre de Bruxelles

se retrouvent dans le cadre du Printemps des Sciences 2022 pour présenter les éléments philosophiques, scientifiques et pratiques de la question du consensus scientifique. Qu’est-ce que la science ? Et quelle est sa méthode ? Pouvoir apporter un début de réponse à ces questions, et cela par l’entremise d’une réflexion d’ordre philosophique, c’est déjà jeter les bases d’une possible relation de confiance entre la société et le monde scientifique. Car à l’heure des « fake news » et autres « infodémies », il est plus que jamais crucial d’adopter un regard critique, lucide, et surtout bien outillé et préparé, sur les discours (à prétention) scientifique(s) que nous rencontrons.

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Comment ne pas rêver de sauver le monde ?

➡️ L'édito du dernier Fokus Healthcare est signé Anabelle Decottignies, Directrice de recherches FNRS au de Duve Institute de l'UCLouvain – Université catholique de Louvain. À retrouver en page 2.

💬 "La vocation doit être haut perchée pour résister aux assauts des déferlantes qui rythment le quotidien du chercheur. Car on imagine mal la précarité du chercheur fondamental qui se voit contraint de consacrer une grande partie de son temps et de son énergie à chercher … comment payer sa recherche. La recherche fondamentale produit un savoir qui ne se vend pas, mais se partage."

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Valérie Rosoux, nouvelle « Max Planck Law Fellow »

➡️ Valérie Rosoux, Directrice de recherches FNRS à la Louvain School of Political and Social Sciences de l’UCLouvain – Université catholique de Louvain, qui fait autorité dans le domaine de la réconciliation post-conflit, a été nommée collaboratrice Max Planck Law.

🌎 Les « Max Planck Law Fellows » sont d'éminents chercheurs internationaux nommés par le « Max Planck Institute for Social Anthropology » pour former et diriger un groupe de recherche et poursuivre des projets innovants tout en améliorant et en enrichissant la collaboration entre les instituts au sein du réseau et au-delà.

🗣 Dans le cadre de ce financement, Valérie Rosoux travaillera sur un projet intitulé « La mémoire intergénérationnelle des atrocités de masse : La pièce manquante de la justice transitionnelle et du règlement extrajudiciaire des différends ».

⚖️ Ce projet a pour but d'aider à combler le fossé entre les connaissances obtenues par l'étude anthropologique et les normes et institutions post-conflit qui sont formalisées dans la loi. « Ce projet de bourse est un pas de plus pour combler ce fossé et faciliter l'enrichissement mutuel des méthodes disciplinaires », déclare Valérie Rosoux.

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Comment la formation des ribosomes peut-elle affecter les maladies spécifiques aux tissus ?

🦠 Les ribosomes sont des nanomachines essentielles responsables de la production de protéines dans toutes les cellules. Les ribosomopathies sont des maladies causées par une mauvaise formation des ribosomes due à des mutations des protéines ribosomales ou des facteurs d'assemblage des ribosomes.

🧠🩸 Ces maladies affectent principalement le cerveau et le sang, et on ne sait pas encore très bien comment le mauvais fonctionnement d'un processus aussi général que la formation des ribosomes peut entraîner des maladies spécifiques à un tissu. ➡ Une étude dirigée par Denis Lafontaine, Directeur de recherches FNRS au sein du Laboratoire de Biologie Moléculaire de l’ARN de l’ULB - Université libre de Bruxelles a examiné comment la fibrillarine, une enzyme qui modifie l'ARN ribosomal en ajoutant des groupes méthyles à des sites spécifiques, affecte le développement embryonnaire précoce chez la grenouille Xenopus laevis 🐸.

👁 L'équipe de chercheurs a révélé son importance dans la maturation des cellules formant une structure embryonnaire appelée la crête neurale. La déplétion en fibrillarine entraîne une réduction de la taille des yeux et une forme anormale de la tête, rappelant d'autres conditions telles que le syndrome de Treacher Collins.

🧬 Sur le plan moléculaire, les phénotypes observés s'expliquent par une augmentation de la mort cellulaire programmée dépendante de la protéine p53, déclenchée par l'inhibition de certaines étapes de traitement des pré-ARNr. Leur étude systématique du répertoire de méthylation 2'-O de l'ARN ribosomal au cours du développement a révélé une hypomodification à un stade tardif du développement, qui pourrait jouer un rôle dans les transitions développementales tardives impliquant une traduction différentielle par des ribosomes de composition différente.

➕ L'article scientifique, publié dans PLOS Genetics : lien


⚖️ Vladimir Poutine, un "criminel de guerre" ?

➡ Raphael Van Steenberghe, Chercheur qualifié FNRS en droit international et européen à l'Institut pour la recherche interdisciplinaire en sciences juridiques (JURI) de l' UCLouvain – Université catholique de Louvain revenait sur l'expression employée par le Président américain Joe Biden pour qualifier le Président russe Vladimir Poutine en raison de l'action menée par celui-ci sur le territoire ukrainien.

💬 "Un crime de guerre, c'est vraiment une violation grave du droit international qui régit la guerre, qui dit comment on doit mener les opérations militaires - on ne peut pas faire n'importe quoi -, comment on doit traiter les personnes qui sont détenues, capturées. Sont par exemple considérés comme crimes de guerre des attaques directes contre les civils, des attaques contre des hôpitaux ou des mauvais traitements infligés à des prisonniers de guerre, qui sont éventuellement torturés, ou les cas de viol", expliquait d'abord le chercheur.

❓ Peut-on alors considérer que Vladimir Poutine commet des crimes de guerre en Ukraine ?

💬 "Il faut bien entendu faire attention aux informations qu'on nous donne, il faudra les vérifier, mais je pense qu'il y a des indices sérieux de la Commission des crimes de guerre [des Nations unies] en Ukraine par les forces russes. Je pense notamment à l'attaque contre le théâtre [de Marioupol]. Les forces russes vont dire que ce ne sont pas elles qui ont commis ce crime ; mais par exemple l'attaque contre les hôpitaux, qui devient une pratique courante des forces russes : a priori, on ne peut pas attaquer des hôpitaux. Et même s'ils considèrent qu'il y avait des bataillons ennemis dans les hôpitaux, on ne peut pas faire n'importe quoi, on ne peut pas causer des dommages aussi importants aux personnes qui se trouvent dans ces hôpitaux ou aux biens qui s'y trouvent et donc les rendre incapables de fonctionner à l'avenir. Il y a également d'autres actes, comme le fait d'assiéger des villes et de provoquer éventuellement la famine de la population, qui peut être considéré comme un crime de guerre. Et enfin, je pense aux armes qui sont utilisées, on parle d'armes à sous munitions qui peuvent avoir des effets indiscriminés, c'est à dire toucher à la fois des civils et des combattants, ce qui serait considéré comme crime de guerre."

❓ Vladimir Poutine pourrait-il être personnellement reconnu comme responsable et être jugé devant la Cour pénale internationale ?

💬 "En effet, c'est vrai que Vladimir Poutine n'est pas celui qui tire le missile, qui pousse sur la gâchette - malheureusement, car il devrait être sur le terrain pour voir exactement ce qui s'y passe -, mais sa responsabilité pourrait être engagée, il y a des mécanismes spécifiques, notamment le fait de participer à ce projet criminel, à sa préparation, la planification des attaques. L'autre élément important, c'est que c'est le Président russe et que selon la Constitution russe, il est le chef des forces armées russes, donc en tant que supérieur hiérarchique de ces forces armées, il pourrait voir sa responsabilité engagée. La juridiction compétente, ce serait la Cour pénale internationale qui est saisie de l'affaire ; c'est intéressant, c'est le procureur qui mène actuellement des enquêtes au sujet, précisément, de crimes de guerre."