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L'actualité chercheurs

Steve Majerus, Chaire Francqui

Steve Majerus, Directeur de recherches FNRS et Directeur de l’Unité de recherches Psychologie & Neuroscience Cognitives Université de Liège vient de se voir attribuer une Chaire Francqui sur demande Universiteit Gent. Il y dispensera quatre leçons autour de la thématique de la mémoire de travail.

La mémoire de travail permet le traitement d'une quantité limitée d'informations et constitue l'un des déterminants les plus forts de l'efficacité intellectuelle. La compréhension de son fonctionnement et de ses limites a considérablement évolué au cours des dernières décennies.

Dans la première conférence inaugurale, Steve Majerus situera la mémoire de travail dans l'architecture cognitive humaine générale et présentera un aperçu des avancées théoriques des 50 dernières années.

Dans la deuxième conférence, il présentera les récents cadres théoriques de la mémoire de travail, considérant que la mémoire de travail ne peut être comprise sans tenir compte de sa dépendance à l'égard d'autres systèmes cognitifs tels que la mémoire à long terme et l'attention.

Dans la troisième conférence, le chercheur examinera la pertinence fonctionnelle de la mémoire de travail, en abordant son implication dans divers troubles de l'apprentissage. Enfin, dans la quatrième conférence, il discutera du concept de plasticité de la mémoire de travail.


Droits des femmes : des montagnes russes

Marie-Sophie Silan, Aspirante FNRS à la Faculté de Droit, de Science politique et de Criminologie Université de Liège, travaille sur la condition des épouses et veuves liégeoises des 16e et 17e siècles.

Comme le rapporte Daily Science, une hypothèse répandue parmi les historiens est que la période des Temps modernes (du 15e au 18e siècle) a été défavorable pour les droits et libertés des femmes. Mais en épluchant les contrats de mariage et testaments conservés aux Archives de l’État à Liège, la chercheuse a découvert que les femmes de l’époque étaient plus indépendantes que l’on ne le soupçonne.

Ses résultats préliminaires montrent qu’il existait, dans la première moitié du 16e siècle, une certaine égalité entre conjoints dans la pratique juridique. « Quand on parcourt ces documents, on voit à quel point les épouses étaient actives dans l’administration de leurs biens. Surtout quand elles devenaient veuves. Elles acquièrent alors une indépendance et une autonomie juridique qu’elles n’ont jamais connue. »

« On constate aussi qu’elles entendaient défendre leurs intérêts économiques. En cas de remariage, elles savaient qu’elles allaient retomber sous l’autorité du nouvel époux, et les contrats de mariage démontrent qu’elles n’étaient pas disposées à se laisser faire ! La suite de mon étude déterminera si ce rapport entre époux change d’ici la fin du 17e siècle en raison, notamment, de l’influence du droit romain.»

Ces premières conclusions confirment les résultats d’études menées depuis les années 70 dans le champ de l’Histoire des femmes : « On sait que les femmes du passé étaient plus indépendantes et actives qu’on ne le pensait. L’évolution de leurs rôles dans la société et l’acquisition de leurs droits n’a pas été en ligne montante, comme on a encore tendance à le croire aujourd’hui. Cela s’apparente davantage à des montagnes russes. Et il est nécessaire que ce constat se diffuse aujourd’hui dans l’enseignement et dans la société », estime Marie-Sophie Silan.

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Patrimoine en danger

Plus d'une centaine de chercheurs issus de différentes universités ou instituts, dont plusieurs chercheurs FNRS, alertent sur les menaces qui pèsent en Belgique sur l'Archéologie et le Patrimoine.

Dans cette carte blanche publiée RTBF, les chercheurs constatent que si la protection du Patrimoine est encadrée par des législations régionales et communautaires, la méconnaissance, la maltraitance, voire la destruction de biens patrimoniaux, même classés, sont légion. Ainsi du château d’Autelbas (Arlon), de la chapelle castrale d’Enghien, de la maison Rigo (Liège) ou encore du téléphérique greffé à la Citadelle de Namur. D’autres travaux se voient reportés depuis trop longtemps ou ne sont que tardivement mis en œuvre malgré les dégradations observables.

De nombreuses interventions, même sur des biens classés, se font aujourd’hui sans qu’aucune réflexion scientifique ne soit intégrée. Une situation d’autant plus regrettable que le manque d’investissement a un coût, rappellent les chercheurs : « La faiblesse des moyens accordés au suivi de ces travaux peut conduire à des malfaçons desquelles découlent des surcoûts évitables. »

« Nos régions regorgent de richesses patrimoniales qui méritent d’être considérées et étudiées. En laissant détruire ces sites, ces édifices, sans prendre en considération ce qu’ils sont et représentent, nous faisons fi des traces laissées par nos devancier·ères, parfois sans même avoir pris le temps de les découvrir. Sans étude, sans publication, sans compréhension, sans (re)connaissance, l’indispensable valorisation du patrimoine est impossible, ainsi que l’illustrent les destructions aveugles dont sont victimes, par manque d’investissements financiers et politiques, nombre de sites et de monuments. Le Patrimoine est une matière vivante, génératrice d’attractivité et de bien-être collectif, et non une simple ligne budgétaire. »

https://www.rtbf.be/article/notre-patrimoine-souffre-de-meconnaissance-de-maltraitance-voire-de-destruction-10947864

 


🇺🇦 Réfugiés : pourquoi le sort des Ukrainiens nous touche tant ?

➡ Marco Martiniello, Directeur de recherches FNRS à l’ Université de Liège et spécialiste des migrations, était l’invité de Déclic sur la RTBF. Il a commenté la protection temporaire accordée par l’Union européenne aux réfugiés ukrainiens.

💬 « Ce que va faire aujourd’hui le Conseil, c’est activer une Directive qui existe depuis 20 ans et qui n’a jamais été utilisée, même en 2015 lors du conflit en Syrie. Et donc quelque part, je pense qu’on peut regarder ça de façon assez positive : l’Europe met en route un instrument qui existe… c’est quelque chose qui nous permet de nous rapprocher de nos valeurs européennes. »

Plusieurs critères semblent expliquer pourquoi cette Directive a seulement été activée aujourd’hui, de même que les raisons d’un élan de solidarité envers les réfugiés nettement plus marqué qu’en 2015.

💬 « Il faut chercher peut-être dans le profil des exilés d’aujourd’hui par rapport à celui de ceux d’il y a sept ans (…) L’élan de solidarité a été très fort en Belgique en 2015 mais aujourd’hui, quand même, on voit qu’il y a quelque chose de différent (…) Dans notre imaginaire, il y a quand même les restes de la Guerre froide, l’Union soviétique, etc. (…) c’est un conflit qui est aussi très très proche (…) et puis, quelque part, c’est quelque chose d’assez inattendu, soudain et extrêmement intense et je pense que ça, ça a accru dans la population ce sentiment de solidarité. Mais je voudrais ajouter quand même qu’il y a aussi le fait que nous sommes face à des personnes européennes, blanches (…) peut-être un réflexe d’appartenance à une même couleur de peau. C’est un élément qu’il faut creuser. » Pour le chercheur, la guerre en Ukraine pointe donc aussi les contradictions de l’Europe en matière de politique d’asile.

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