Plus d'une centaine de chercheurs issus de différentes universités ou instituts, dont plusieurs chercheurs FNRS, alertent sur les menaces qui pèsent en Belgique sur l'Archéologie et le Patrimoine.
Dans cette carte blanche publiée RTBF, les chercheurs constatent que si la protection du Patrimoine est encadrée par des législations régionales et communautaires, la méconnaissance, la maltraitance, voire la destruction de biens patrimoniaux, même classés, sont légion. Ainsi du château d’Autelbas (Arlon), de la chapelle castrale d’Enghien, de la maison Rigo (Liège) ou encore du téléphérique greffé à la Citadelle de Namur. D’autres travaux se voient reportés depuis trop longtemps ou ne sont que tardivement mis en œuvre malgré les dégradations observables.
De nombreuses interventions, même sur des biens classés, se font aujourd’hui sans qu’aucune réflexion scientifique ne soit intégrée. Une situation d’autant plus regrettable que le manque d’investissement a un coût, rappellent les chercheurs : « La faiblesse des moyens accordés au suivi de ces travaux peut conduire à des malfaçons desquelles découlent des surcoûts évitables. »
« Nos régions regorgent de richesses patrimoniales qui méritent d’être considérées et étudiées. En laissant détruire ces sites, ces édifices, sans prendre en considération ce qu’ils sont et représentent, nous faisons fi des traces laissées par nos devancier·ères, parfois sans même avoir pris le temps de les découvrir. Sans étude, sans publication, sans compréhension, sans (re)connaissance, l’indispensable valorisation du patrimoine est impossible, ainsi que l’illustrent les destructions aveugles dont sont victimes, par manque d’investissements financiers et politiques, nombre de sites et de monuments. Le Patrimoine est une matière vivante, génératrice d’attractivité et de bien-être collectif, et non une simple ligne budgétaire. »
https://www.rtbf.be/article/notre-patrimoine-souffre-de-meconnaissance-de-maltraitance-voire-de-destruction-10947864