Peste, choléra, grippe espagnole… Les pandémies sont des drames historiques. Mais « malgré tout, toutes ces sociétés se relancent, d’une façon ou d’une autre, lentement mais sûrement », promettent les historiens Paul Bertrand (promoteur de Projets de recherche #FNRS à l'UCLouvain – Université catholique de Louvain) et Annick Delfosse (Chercheuse qualifiée honoraire #FNRS à l’ULiège - Faculté de Philosophie & Lettres) en revenant sur les effets sociaux et économiques des épidémies passées.
La première pandémie de peste apparaît très tôt dans l’histoire de l’humanité, au néolithique (- 3.000 avant J.-C.). Elle restera sporadique et certains historiens lui attribuent un rôle dans l’effondrement de l’Empire romain à la fin du 5e siècle.
La deuxième pandémie de peste est venue de Chine à la fin du 13e siècle. L’Europe y a perdu un tiers de sa population.
La peste noire, qui a sévi dans nos régions de 1349 à 1351, a connu des recrudescences régulières jusqu’au 16e siècle.
La quarantaine et le confinement sont les premières démarches prophylactiques encouragées par les autorités : les maisons des pestiférés sont marquées, voire murées, pour protéger le reste de la communauté.
Les grands malheurs sont considérés comme une punition de Dieu, les Juifs sont présentés comme les responsables des épidémies et subissent des persécutions.
La pandémie de grande peste a été suivie d’un phénomène migratoire (des campagnes vers les villes), d’une relance de la natalité et d’une reprise économique.
La peste a pratiquement disparu de nos régions à la fin du 18e siècle. Mais une troisième pandémie, partie de Chine en 1855, a encore fait des millions de morts en Inde, en Australie et à San Francisco au début du 20e siècle. 124 personnes sont mortes de la peste à Madagascar en 2017.