Pourquoi avons-nous accepté le confinement au nom de la science ?
Oui, pourquoi ? Remise en perspective de l'idéal scientifique, et des dangers d'une société "scientiste" et immorale avec cette carte blanche de Nicolas Vermeulen, Chercheur qualifié #FNRS à l'Institut de recherche en sciences psychologiques de l'UCLouvain – Université catholique de Louvain.
"Si le rapprochement entre la gestion de la crise actuelle et le régime nazi peut apparaître comme un raccourci brutal, il a pour objectif de rappeler que l’idéalisme scientifique de notre société n’est pas immunisé contre la subjectivité et les principes moraux qui régissent son cadre d’utilisation. Que ces principes moraux soient individuels ou collectifs.
"Parmi ces principes moraux, au-delà de notre modèle économique, il y a par exemple la manière dont notre société pense la vie, la sexualité, la mort ou la vieillesse (voir les propos récents du philosophe André Comte-Sponville). La question éthique du tri des patients faisant partie de cette subjectivité morale tout comme le questionnement concernant l’absence des Sciences humaines dans la composition du groupe des experts (GEES).
"Cette piqûre de rappel nous indique peut-être qu’après cette crise, la société civile devrait davantage réfléchir à l’indépendance des scientifiques face aux décisions politiques, en soupesant particulièrement les risques d’instrumentalisation qui y sont inévitablement associés. La science étant envisagée comme une boite à outils qu’il faut utiliser avec prudence et sagesse en respectant le mode d’emploi (épistémologie).